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Je consultai ma montre. L’heure du rendez-vous tombait à<br />

point nommé. Je pouvais me rendre à la boutique d’Aziz avant<br />

de retrouver Gregson.<br />

N’imaginez pas, Lecteur, que la bizarrerie de ce rendez-vous<br />

m’échappât. Je risquais de tomber dans un piège. M. Gregson<br />

ne pouvait être Sethos ; ses yeux n’étaient pas noirs, mais d’un<br />

marron à l’éclat de velours. Cela dit, ce pouvait être un complice<br />

de cette mystérieuse canaille, ou bien quelqu’un d’autre avait pu<br />

se servir de son nom afin de m’attirer dans ses rets.<br />

Somme toute, cela paraissait improbable. Je connaissais le<br />

Café Oriental. Il se trouvait au Mouski, quartier respectable très<br />

fréquenté par la communauté étrangère. Et si mes soupçons<br />

étaient fondés – c’est-à-dire si Sethos m’avait tendu une<br />

embuscade –, j’étais parée. J’étais sur le qui-vive. J’avais mon<br />

ombrelle et ma ceinture à outils.<br />

Cependant, je jugeai préférable de prendre une précaution. Je<br />

me rendis au salon et écrivis un petit mot à Emerson. Je lui<br />

expliquai où j’allais et je l’assurai, à la fin, que si je ne revenais<br />

pas, il devait se consoler en sachant que notre profond et tendre<br />

amour avait enrichi ma vie et, je l’espérais, la sienne.<br />

À la relecture, je trouvai le mot un peu pessimiste. Aussi<br />

ajoutai-je un post-scriptum : « Mon cher Emerson, je ne pense<br />

pas que le Maître criminel me tuera d’emblée. Cela lui<br />

ressemblerait plus de me garder prisonnière pour vous torturer<br />

quant à l’incertitude de mon sort. Je suis sûre que si je ne<br />

parviens pas à m’évader par mes propres moyens, vous finirez<br />

par me retrouver et me délivrer. Je ne vous dis donc pas adieu,<br />

mais au revoir. Votre femme dévouée, etc. »<br />

Je laissai l’enveloppe à la réception, avec ordre de ne la<br />

remettre à Emerson qu’à partir de cinq heures, si je ne l’avais<br />

pas reprise moi-même avant cette heure-là.<br />

Éprouvant le besoin de faire un peu d’exercice afin de calmer<br />

l’impatience qui bouillonnait dans mes veines, je ne pris pas de<br />

voiture, mais partis à pied pour la boutique. Aziz était un<br />

homme singulièrement déplaisant, mais c’était le seul survivant<br />

d’une famille qui avait eu des rapports étroits avec le Maître<br />

criminel. Son père et son frère avaient été impliqués dans le<br />

trafic illégal d’antiquités. Tous deux avaient connu des fins<br />

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