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stupéfaction, se tenait devant moi l’homme qui se faisait appeler<br />

Nemo.<br />

Il n’essaya pas de se cacher. Il était à l’écart des autres<br />

hommes, bras croisés sur le devant de sa djellaba en loques. Il<br />

était nu-tête, et le soleil de midi enflammait ses cheveux d’un<br />

roux doré.<br />

Les yeux d’Abdullah suivirent la direction de mon regard.<br />

— J’espère que je n’ai pas commis d’erreur en lui permettant<br />

de rester là, sitt. Il est habillé comme le dernier des mendiants,<br />

mais il dit qu’Emerson l’a engagé, et quand nous avons constaté<br />

que c’était un Inglizi…<br />

— Oui, bien sûr, Abdullah.<br />

Voilà donc pourquoi l’individu avait quitté son déguisement.<br />

Autrement, nos hommes fidèles l’auraient chassé.<br />

Nemo se dirigea vers moi.<br />

— Mes respects, madame Emerson. Ou bien dois-je dire mes<br />

hommages ? Je ne sais plus trop les usages.<br />

Cet homme avait le toupet de se montrer sarcastique. Sa voix<br />

traînante, son accent cultivé, l’inclination courtoise de la tête<br />

(vu qu’il n’avait pas de chapeau à ôter) étaient très comme il<br />

faut. Il s’était même rasé. Je dois reconnaître que son allure<br />

m’aurait prédisposée en sa faveur si je n’avais pas eu de raisons<br />

de le soupçonner de la plus abominable duplicité. Pas étonnant<br />

que je l’eusse pris pour un Berbère. Ses hautes pommettes, son<br />

nez de faucon, son large front et ses lèvres fines étaient<br />

caractéristiques de cette race.<br />

— Comment va votre bras ? m’enquis-je.<br />

— Je vous prie de ne pas en parler. (La mine renfrognée qui<br />

accompagna ce refus poli de répondre transformait la requête<br />

en exigence.)<br />

— Je suis obligée de vous en parler afin de savoir si vous êtes<br />

en état d’assurer le travail pour lequel nous vous avons engagé,<br />

déclarai-je. Lors de mes expéditions, je ne peux permettre à<br />

quiconque de souffrir d’une maladie que je suis en mesure de<br />

soulager. Cela s’applique aussi aux ânes. Abdullah…<br />

— Oui, sitt, dit Abdullah d’un ton résigné. Les ânes ont été<br />

lavés.<br />

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