Une Boite `a Outils Pour la Preuve Formelle de Syst`emes Séquentiels
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62 CHAPITRE 2.<br />
REPRÉSENTATION DES FORMULES PROPOSITIONNELLES<br />
qui est composée <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> n 2 produits <strong>de</strong> taille 2, soit une taille <strong>de</strong> 2n 2 .<br />
Calculer <strong>la</strong> négation <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> produit ( ∨ n<br />
k=1 ( ∧ m k<br />
j=1q j k )) consiste à écrire en somme<br />
<strong>de</strong> produits l’expression ( ∧ n<br />
k=1 ( ∨ m k<br />
j=1¬q j k )). Il faut distribuer <strong>la</strong> conjonction sur tous les<br />
produits, pour obtenir potentiellement ( ∏ n<br />
k=1 m k ) produits <strong>de</strong> taille n, soit une complexité<br />
non polynomiale. Par exemple, considérons <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> produits ( ∨ n<br />
k=1 ( ∧ n<br />
j=1 x k j)), où<br />
chaque variable x k j n’apparait qu’une seule fois. Elle contient exactement n 2 variables, et<br />
sa taille est n 2 . Sa négation est ( ∧ n<br />
k=1 ( ∨ n<br />
j=1 ¬x k j)), dont <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> produits s’écrit<br />
⎛ (<br />
∨ n<br />
) ⎞ ∧<br />
⎝ ¬x k ⎠<br />
j k<br />
(j 1 ,...,j n)∈[1,n] n k=1<br />
ce qui représente une somme <strong>de</strong> n n produits <strong>de</strong> taille n, soit une somme <strong>de</strong> produits <strong>de</strong><br />
taille n n+1 . Remarquons <strong>de</strong> plus que cette formule se représente efficacement par un BDD<br />
(ou TDG) <strong>de</strong> taille n 2 avec l’ordre x k j < x k j+1 (avec 1 ≤ j ≤ n et 1 ≤ k ≤ n) et x k n < x k+1<br />
1<br />
(avec 1 ≤ k < n). Ce n’est donc pas <strong>la</strong> “complexité” <strong>de</strong> cette formule qui attribue une<br />
négation <strong>de</strong> coût exponentiel à sa somme <strong>de</strong> produits.<br />
L’implication, l’équivalence et <strong>la</strong> somme exclusive sont <strong>de</strong> même complexité, puisque<br />
ces opérations peuvent s’exprimer en utilisant <strong>la</strong> négation (exponentielle) et <strong>la</strong> disjonction<br />
(polynomiale). Par exemple, (f ⇒ 0) = ¬f, (f ⇔ 0) = ¬f, et (f ⊕1) = ¬f. ✷<br />
Théorème 2.22 Si les fonctions booléennes sont représentées par <strong>de</strong>s sommes <strong>de</strong> produits,<br />
l’élimination existentielle d’un nombre quelconque <strong>de</strong> variables est linéaire, et<br />
l’élimination universelle d’une variable (respectivement d’un nombre quelconque <strong>de</strong> variables)<br />
est quadratique (respectivement exponentiel).<br />
Etudions les rapports entre <strong>la</strong> taille d’une somme <strong>de</strong> produits et celle <strong>de</strong> son graphe. Si<br />
<strong>la</strong> formule ( ∧ n<br />
k=1 (x 2k−1 ⇔ x 2k )) peut se représenter linéairement par un BDD <strong>de</strong> taille 3n,<br />
<strong>la</strong> somme <strong>de</strong> produits correspondante est exponentielle, car constituée <strong>de</strong> 2 n produits <strong>de</strong><br />
taille 2n. On pourra rétorquer que pour un mauvais ordre, le graphe <strong>de</strong> cette expression<br />
est <strong>de</strong> taille exponentielle. Considérons alors <strong>la</strong> formule (x 1 ⊕x 2 ⊕...⊕x n ). Elle dénote<br />
une fonction symétrique, égale à 1 si et seulement si un nombre impair <strong>de</strong> ses variables<br />
prennent <strong>la</strong> valeur 1. Quel que soit l’ordre considéré, <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> son graphe <strong>de</strong> décision est<br />
en O(n). Par contre, sa somme <strong>de</strong> produits est constituée <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 2 n−1 produits <strong>de</strong><br />
taille n. Il existe donc <strong>de</strong>s fonctions représentées par un graphe polynomial quel que soit<br />
l’ordre <strong>de</strong> ses variables, qui n’admettent qu’une représentation exponentielle en somme <strong>de</strong><br />
produits. La réciproque, à savoir existe-il <strong>de</strong>s fonctions polynomialement représentées par<br />
une somme <strong>de</strong> produits et qui n’admettent pas <strong>de</strong> représentation polynomiale sous forme<br />
<strong>de</strong> graphe, est une question qui reste ouverte 7 . De très récents développements semblent<br />
montrer que cette réciproque est vraie.<br />
2.6.2 Graphes et sommes exclusives <strong>de</strong> produits<br />
Nous comparons ici les graphes et <strong>la</strong> forme somme exclusive <strong>de</strong> produits, ou forme <strong>de</strong><br />
Reed-Muller, dont l’idée originale a été introduite dans [117], et qui a été appliquée à <strong>la</strong><br />
7 On ne peut que constater que le passage d’une somme <strong>de</strong> produits à un graphe est nécessairement<br />
NP–difficile, car savoir si une somme <strong>de</strong> produits est une tautologie est un problème NP–complet, et les<br />
graphes sont canoniques.