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L'autonomisation des ruraux pauvres et la volatilité des politiques en ...

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Autonomisation <strong>des</strong> Ruraux Pauvres <strong>et</strong> Vo<strong>la</strong>tilité <strong>des</strong> Politiques de Développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Tunisie<br />

Rapport de Synthèse, Mai 2006<br />

� Le Miâad qui représ<strong>en</strong>te une institution sociale ancrée dans l’histoire <strong>et</strong> l’id<strong>en</strong>tité de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion est perçu <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à son mode de fonctionnem<strong>en</strong>t (c’est « <strong>la</strong> gestion par<br />

concertation ») <strong>et</strong> à sa fonction sociale (« résout les problèmes de <strong>la</strong> communauté »).La grande<br />

majorité <strong>des</strong> interviewés reconnaiss<strong>en</strong>t ces caractéristiques quelle que soit leur catégorie<br />

sociale. On a donc affaire à une attitude de nature int<strong>en</strong>se. Théoriquem<strong>en</strong>t l’int<strong>en</strong>sité <strong>des</strong><br />

attitu<strong>des</strong> est directem<strong>en</strong>t proportionnelle à leur eff<strong>et</strong> sur le comportem<strong>en</strong>t réel <strong>des</strong> individus.<br />

Le partage d’une même attitude par <strong>la</strong> majorité de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dénote de son int<strong>en</strong>sité <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

valeurs sociales fortes qui lui sont associées. Même <strong>la</strong> catégorie <strong>des</strong> jeunes dont les attitu<strong>des</strong><br />

se détach<strong>en</strong>t re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t du reste de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>en</strong> ce qui concerne les attitu<strong>des</strong> vis-à-vis<br />

<strong>des</strong> autres structures de base, adhèr<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t à l’opinion reconnaissant au Miâad un rôle<br />

de gestion par concertation (72,9% <strong>des</strong> réponses). On <strong>en</strong> déduit qu’il serait risqué dans ces<br />

conditions de concevoir un programme de développem<strong>en</strong>t participatif <strong>en</strong> faisant l’impasse sur<br />

une telle institution. On compr<strong>en</strong>d ainsi <strong>la</strong> pertin<strong>en</strong>ce de l’approche du PRODESUD qui a<br />

fondé <strong>la</strong> formation <strong>des</strong> GDA sur un concept d’homogénéité communautaire.<br />

� S’agissant de <strong>la</strong> perception <strong>des</strong> GDA, il est fait référ<strong>en</strong>ce à une dim<strong>en</strong>sion affective « nous<br />

avons confiance dans les GDA ». La proportion <strong>des</strong> répondants <strong>en</strong> accord avec c<strong>et</strong>te<br />

appréciation (37,5%) peut être considérée comme importante car sur les six communautés,<br />

seule une, celle d’Ouled Chehida, disposait d’un GDA fonctionnel au mom<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>quête.<br />

En plus d’une prédisposition positive, <strong>la</strong> confiance exprime une confiance <strong>en</strong> l’av<strong>en</strong>ir non sans<br />

rapport avec le comportem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> les réalisations <strong>des</strong> GDA. Il est intéressant de remarquer chez<br />

le groupe témoin que c<strong>et</strong>te confiance est <strong>la</strong> plus partagée (52,4% <strong>des</strong> répondants), ils sont<br />

suivis par les agriculteurs (43,1%), les éleveurs (38,0%), les bergers (34,1%), les jeunes sont<br />

les moins concernés puisque seuls 25% se prononc<strong>en</strong>t favorablem<strong>en</strong>t.<br />

L’attitude opposée de non confiance est re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t peu répandue (18%) ce qui confirme le<br />

pot<strong>en</strong>tiel d’espoir qui souti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core les GDA.<br />

� Les Conseils de Gestion représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>des</strong> organisations plus anci<strong>en</strong>nes que les GDA. Les<br />

attitu<strong>des</strong> à leur égard s’exprim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à leur efficacité « le conseil de gestion assume<br />

son rôle ». Ce rôle réside principalem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> résolution <strong>des</strong> conflits territoriaux sur une<br />

base légis<strong>la</strong>tive mais aussi cons<strong>en</strong>suelle puisque ses membres éman<strong>en</strong>t <strong>des</strong> Miâad. De ce fait,<br />

les attitu<strong>des</strong> qu’ils suscit<strong>en</strong>t sont davantage partagées si on les compare à celles concernant les<br />

GDA <strong>et</strong> si l’on considère <strong>la</strong> répartition <strong>des</strong> taux de réponse au niveau de toutes les catégories<br />

sociales. Les opinions sont assez po<strong>la</strong>risées opposant ceux qui croi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> l’efficacité <strong>des</strong> CG <strong>et</strong><br />

ceux qui <strong>la</strong> contest<strong>en</strong>t (50% d’accords <strong>et</strong> 31,4% de désaccords). Ceci est compréh<strong>en</strong>sible vu<br />

que tout arbitrage dans une situation de conflit produit nécessairem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> satisfactions <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

insatisfactions. Les attitu<strong>des</strong> positives sont les plus prés<strong>en</strong>tes chez le groupe témoin qui est<br />

év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t le moins concerné, <strong>et</strong> les moins fréqu<strong>en</strong>tes dans le groupe <strong>des</strong> jeunes. Les<br />

bergers se partag<strong>en</strong>t presque à égalité <strong>en</strong>tre ceux qui jug<strong>en</strong>t que le CG assume son rôle <strong>et</strong> ceux<br />

qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t le contraire ; ce sont eux les plus concernés par les conflits territoriaux sur les<br />

parcours <strong>et</strong> donc par les arbitrages qui peuv<strong>en</strong>t être frustrants pour certains.<br />

La longue expéri<strong>en</strong>ce vécue <strong>des</strong> CG explique égalem<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te po<strong>la</strong>risation <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong>.<br />

Chapitre IV. Processus décisionnels déc<strong>en</strong>tralisés <strong>et</strong> leadership 106

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