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L'autonomisation des ruraux pauvres et la volatilité des politiques en ...

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Autonomisation <strong>des</strong> Ruraux Pauvres <strong>et</strong> Vo<strong>la</strong>tilité <strong>des</strong> Politiques de Développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Tunisie<br />

Rapport de Synthèse, Mai 2006<br />

7.1 La recherche<br />

La recherche agricole est assez bi<strong>en</strong> ancrée dans le paysage sci<strong>en</strong>tifique tunisi<strong>en</strong>. Si elle est<br />

re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t prolifique, elle demeure cep<strong>en</strong>dant dispersée, néglige <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t les aspects socioéconomiques,<br />

<strong>et</strong> n’est pas féconde <strong>en</strong> modèles pratiques, transposables à grande échelle <strong>et</strong> faciles à<br />

être appropriés par les agriculteurs. Et même lorsque de tels modèles exist<strong>en</strong>t, c’est alors le transfert<br />

de technologie qui fait défaut, car le système de communication n’est pas doté <strong>des</strong> mécanismes lui<br />

perm<strong>et</strong>tant de jouer conv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>t son rôle de courroie de transmission.<br />

Ce problème ne se pose pas véritablem<strong>en</strong>t au niveau <strong>des</strong> fermes d’État, sous réserve que les<br />

gestionnaires soi<strong>en</strong>t eux-mêmes convaincus <strong>et</strong> les chercheurs disponibles. Un point de faiblesse<br />

concerne cep<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> bonne exploitation <strong>des</strong> superficies p<strong>la</strong>ntées.<br />

La question du transfert de technologie reste <strong>en</strong> revanche épineuse pour les terres collectives, où les<br />

interlocuteurs sont difficiles à id<strong>en</strong>tifier, de même que pour les terres privées, où les interlocuteurs<br />

sont généralem<strong>en</strong>t peu instruits <strong>et</strong> peu au fait <strong>des</strong> résultats sci<strong>en</strong>tifiques <strong>et</strong> ne dispos<strong>en</strong>t pas de moy<strong>en</strong>s<br />

suffisants.<br />

Une expéri<strong>en</strong>ce s’est toutefois révélée re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t positive, à savoir le programme d’amélioration <strong>des</strong><br />

parcours privés fondé sur un système de subv<strong>en</strong>tion-comp<strong>en</strong>sation géré par l’OEP. La valeur<br />

fourragère comp<strong>en</strong>sée par hectare est de 45 dinars par an (pour 160 UF par hectare) depuis 1998. Une<br />

partie - 15dinars par hectare <strong>et</strong> par an (pour 40-50 UF par hectare) - est attribuée obligatoirem<strong>en</strong>t sous<br />

forme de paqu<strong>et</strong> technologique. La comp<strong>en</strong>sation aidant, l’<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> éleveurs a permis<br />

d’interv<strong>en</strong>ir sur quelque 97 329 hectares de parcours améliorés, à raison de 627 tonnes de blocs<br />

alim<strong>en</strong>taires, 6 525 tonnes de paille traitée à l’urée <strong>et</strong> à 595 élèves-béliers améliorateurs distribués.<br />

Sans oublier que ce n’est là qu’une approche participative embryonnaire, il serait sans doute<br />

intéressant d’étudier, sur un site pilote, l’implication <strong>des</strong> GDA dans <strong>des</strong> démarches de ce type sur <strong>des</strong><br />

terres collectives.<br />

Enfin, il convi<strong>en</strong>t de rappeler que les parcours constitu<strong>en</strong>t un milieu hostile <strong>et</strong> fragile, qui pose de<br />

manière aiguë le problème de <strong>la</strong> durabilité <strong>et</strong> de <strong>la</strong> gestion <strong>des</strong> ressources naturelles. En Tunisie<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce vécue dans ce domaine est mitigée. Si ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core acquis, une t<strong>en</strong>dance se <strong>des</strong>sine<br />

pourtant : le système top-down est remis <strong>en</strong> cause, le processus d’autonomisation est <strong>en</strong> cours, le cadre<br />

juridique évolue, une prise de consci<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> une volonté politique sont affichées. Eu égard à <strong>la</strong><br />

fragilité <strong>des</strong> espaces pastoraux au c<strong>en</strong>tre <strong>et</strong> au sud du pays, aucune interv<strong>en</strong>tion ne peut être dorénavant<br />

effectuée sans <strong>en</strong> avoir au préa<strong>la</strong>ble étudié l’impact. Par ailleurs, <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> valeur <strong>des</strong> terres<br />

collectives privatisées, grâce à l’arboriculture notamm<strong>en</strong>t, r<strong>en</strong>d l’écosystème <strong>en</strong>core plus fragile, aussi<br />

<strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce est-elle de rigueur.<br />

7.2 La gestion associative <strong>des</strong> parcours<br />

La disparition du système traditionnel, soucieux <strong>des</strong> équilibres de <strong>la</strong> nature, sous l’eff<strong>et</strong> de <strong>la</strong><br />

privatisation <strong>des</strong> terres collectives, de <strong>la</strong> séd<strong>en</strong>tarisation <strong>et</strong> de <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation, a <strong>en</strong>traîné <strong>la</strong><br />

désagrégation du système pastoral anci<strong>en</strong>, adapté à ces conditions difficiles. A ce<strong>la</strong> s’est ajouté le<br />

surpâturage, fruit de <strong>la</strong> diminution <strong>des</strong> terres de parcours (30 000 hectares de moins depuis 1970) <strong>et</strong> de<br />

l’augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> effectifs du cheptel due aux subv<strong>en</strong>tions de sauvegarde. Ces facteurs conjugués ont<br />

conduit à <strong>la</strong> dégradation <strong>des</strong> parcours, avec <strong>la</strong> disparition <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes de meilleure qualité <strong>et</strong><br />

l’appauvrissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> sols. Pour <strong>en</strong>diguer ce fléau, <strong>des</strong> mesures de divers ordres s’impos<strong>en</strong>t : <strong>la</strong><br />

recherche doit poursuivre <strong>la</strong> quête de solutions adéquates ; le programme d’amélioration <strong>des</strong> parcours<br />

doit être r<strong>en</strong>forcé, <strong>et</strong> s’ét<strong>en</strong>dre notamm<strong>en</strong>t sur les terres collectives du sud <strong>en</strong> responsabilisant<br />

davantage les organisations professionnelles ; l’attribution <strong>des</strong> terres de parcours doit être<br />

définitivem<strong>en</strong>t arrêtée <strong>et</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion sur l’utilisation de <strong>la</strong> charrue polydisque doit être<br />

rigoureusem<strong>en</strong>t appliquée.<br />

Chapitre II. Les Politiques de l’État <strong>et</strong> l’Autonomisation : le cas <strong>des</strong> <strong>politiques</strong> pastorales 32

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