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L'autonomisation des ruraux pauvres et la volatilité des politiques en ...

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Autonomisation <strong>des</strong> Ruraux Pauvres <strong>et</strong> Vo<strong>la</strong>tilité <strong>des</strong> Politiques de Développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Tunisie<br />

Rapport de Synthèse, Mai 2006<br />

2.1.3 Gouvernance <strong>et</strong> crise de gouvernabilité<br />

A une échelle plus grande, si l’on passe du cadre de l’organisation à celui de <strong>la</strong> société, on constate<br />

que les mutations politico-économiques que connaît le monde ont généré une crise de citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é <strong>et</strong><br />

de gouvernem<strong>en</strong>t. Ce<strong>la</strong> n’est pas sans rapport avec <strong>la</strong> propulsion du concept de gouvernance au c<strong>en</strong>tre<br />

<strong>des</strong> débats, à <strong>la</strong> fois <strong>politiques</strong>, économiques <strong>et</strong> sociaux. Ce concept s’est propagé avec d’autant de<br />

rapidité qu’il apporte <strong>des</strong> élém<strong>en</strong>ts de réponse à <strong>des</strong> difficultés croissantes de gouvernem<strong>en</strong>t de<br />

popu<strong>la</strong>tions diverses <strong>et</strong> aux exig<strong>en</strong>ces de plus <strong>en</strong> plus multiples. En eff<strong>et</strong> les instrum<strong>en</strong>ts traditionnels<br />

de gouvernem<strong>en</strong>t perd<strong>en</strong>t de leur efficacité. Il y a comme un échec à gouverner dans plusieurs pays.<br />

Le monopole de l’État dans <strong>la</strong> prise de décision <strong>et</strong> le monopole de les appliquer <strong>en</strong> vertu d’un pouvoir<br />

coercitif légitime sont contestés à maintes occasions dans les démocraties les plus anci<strong>en</strong>nes.<br />

Par ailleurs <strong>la</strong> complexité <strong>des</strong> systèmes sociaux, <strong>politiques</strong> ou économiques les r<strong>en</strong>d ingouvernables<br />

par un organe c<strong>en</strong>tral doté du monopole de <strong>la</strong> décision <strong>et</strong> de sa mise <strong>en</strong> œuvre.<br />

La gestion d’un système complexe nécessite l’interv<strong>en</strong>tion d’une multiplicité d’acteurs dont les<br />

intérêts ne sont pas réductibles aisém<strong>en</strong>t à une formule simplifiée ‘d’intérêt public’. L’interv<strong>en</strong>tion<br />

d’acteurs divers dans <strong>la</strong> gestion <strong>des</strong> affaires publiques tels que les associations <strong>et</strong> organisations à but<br />

non lucratif, les <strong>en</strong>treprises <strong>et</strong> les citoy<strong>en</strong>s, à côté <strong>des</strong> autorités publiques devrait perm<strong>et</strong>tre de trouver<br />

les solutions satisfaisantes <strong>et</strong> donc plus durables – du point de vue du plus grand nombre d’acteurs<br />

sociaux - aux problèmes collectifs que r<strong>en</strong>contre <strong>la</strong> société.<br />

De ce fait les autorités publiques voi<strong>en</strong>t leur rôle modifié, passant de celui d’interv<strong>en</strong>tionniste à celui<br />

de facilitateur, de stratège, d’animateur <strong>et</strong> de régu<strong>la</strong>teur. La gestion <strong>des</strong> affaires publiques repose<br />

alors sur un processus d’interaction/négociation <strong>en</strong>tre interv<strong>en</strong>ants hétérogènes, fondé sur <strong>la</strong> mise <strong>en</strong><br />

commun d’expertises <strong>et</strong> le partage <strong>des</strong> responsabilités.<br />

Un tel modèle de gouvernem<strong>en</strong>t ou « bonne gouvernance » semble d’autant plus adapté que les États<br />

sont disposés à faire bénéficier <strong>la</strong> société civile de marges de liberté, d’autonomie <strong>et</strong> de pouvoir dans<br />

<strong>la</strong> gestion <strong>des</strong> affaires communes. Il ne s’agit pas de céder tous les pouvoirs mais de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce un<br />

mode de partage du pouvoir, une forme de part<strong>en</strong>ariat dans les actions à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre pour <strong>la</strong> conduite<br />

<strong>des</strong> affaires collectives.<br />

Le programme de gouvernance de <strong>la</strong> banque mondiale définit ce concept comme étant “les traditions<br />

<strong>et</strong> les institutions par lesquelles l’autorité est exercée dans un pays pour le bi<strong>en</strong> commun. Ce<strong>la</strong> inclut<br />

(i) le processus par lequel une autorité est sélectionnée, surveillée <strong>et</strong> remp<strong>la</strong>cée<br />

(ii) <strong>la</strong> capacité du gouvernem<strong>en</strong>t de gérer efficacem<strong>en</strong>t ses ressources <strong>et</strong> d’appliquer <strong>des</strong><br />

<strong>politiques</strong> va<strong>la</strong>bles <strong>et</strong><br />

(iii) le respect par les citoy<strong>en</strong>s <strong>et</strong> l’État <strong>des</strong> institutions qui gouvern<strong>en</strong>t leurs interactions<br />

économiques <strong>et</strong> sociales. » 19<br />

C<strong>et</strong>te définition m<strong>et</strong> l’acc<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> réciprocité <strong>en</strong>tre État <strong>et</strong> citoy<strong>en</strong>s concernant les rapports de<br />

coopération, de contrôle <strong>et</strong> de respect <strong>des</strong> institutions. Ce qui les réunit c’est l’égalité dans le devoir de<br />

respect <strong>des</strong> institutions, que l’État dévolue ou non <strong>des</strong> pouvoirs qui sont les si<strong>en</strong>s à <strong>la</strong> société civile.<br />

2.1.4 Le corol<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> dévolution : Part<strong>en</strong>ariat <strong>et</strong> appr<strong>en</strong>tissages croisés<br />

Lorsque le système de gouvernance <strong>et</strong> mis <strong>en</strong> application, ce<strong>la</strong> conduit inévitablem<strong>en</strong>t à un partage <strong>des</strong><br />

rôles ainsi qu’au redoublem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> besoins de coordination <strong>en</strong>tre organes <strong>et</strong> institutions part<strong>en</strong>aires. A<br />

<strong>la</strong> question perman<strong>en</strong>te de distribution du pouvoir <strong>et</strong> <strong>des</strong> responsabilités, vi<strong>en</strong>dra s’ajouter celle <strong>des</strong><br />

mécanismes de coordination <strong>et</strong> de négociation. Ces derniers vont <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer une dynamique<br />

d’échanges qui aura pour eff<strong>et</strong> :<br />

19 http://www.worldbank.org/wbi/wbigf/governance.html cité par Gleason & al. Op.cit<br />

Chapitre IV. Processus décisionnels déc<strong>en</strong>tralisés <strong>et</strong> leadership 89

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