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L'autonomisation des ruraux pauvres et la volatilité des politiques en ...

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Autonomisation <strong>des</strong> Ruraux Pauvres <strong>et</strong> Vo<strong>la</strong>tilité <strong>des</strong> Politiques de Développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Tunisie<br />

Rapport de Synthèse, Mai 2006<br />

4.2 Les instrum<strong>en</strong>ts d’ori<strong>en</strong>tation : stratégies <strong>et</strong> p<strong>la</strong>ns d’action<br />

La Tunisie a développé divers instrum<strong>en</strong>ts d’ori<strong>en</strong>tation, dont les plus importants sont les p<strong>la</strong>ns<br />

quinqu<strong>en</strong>naux <strong>et</strong> les stratégies nationales d’amélioration <strong>et</strong> de conservation <strong>des</strong> parcours. Les premiers,<br />

qui touch<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> sphère économique <strong>et</strong> sociale, définiss<strong>en</strong>t sur cinq ans les gran<strong>des</strong> ori<strong>en</strong>tations <strong>et</strong> les<br />

axes de <strong>la</strong> politique de développem<strong>en</strong>t agricole. La Tunisie <strong>en</strong> est à l’heure actuelle à son dixième p<strong>la</strong>n<br />

quinqu<strong>en</strong>nal (2002-2006). Par ailleurs, afin de remédier aux conditions de dégradation <strong>des</strong> parcours,<br />

l’État a <strong>la</strong>ncé depuis 1990 <strong>des</strong> mesures de restauration <strong>et</strong> de réhabilitation de ces derniers, s’inscrivant<br />

dans le cadre d’une stratégie nationale d’amélioration pastorale, de reboisem<strong>en</strong>t, de lutte contre<br />

l’<strong>en</strong>sablem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de conservation <strong>des</strong> eaux <strong>et</strong> du sol. C<strong>et</strong>te stratégie a connu une première phase de<br />

1990 à 2000 puis, suite à l’évaluation de ses résultats <strong>en</strong> 1999, elle est <strong>en</strong>trée dans une deuxième phase<br />

de dix ans (2002-2011), visant à consolider <strong>la</strong> réhabilitation de c<strong>en</strong>taines de milliers d’hectares de<br />

parcours privés, collectifs <strong>et</strong> forestiers. Les parcours collectifs non soumis au régime forestier (2,5<br />

millions d’hectares <strong>en</strong>viron) n’ont pas bénéficié de c<strong>et</strong> effort national, <strong>en</strong> raison de leur complexe<br />

statut socio-foncier.<br />

L’État a chargé l’Office de l’élevage <strong>et</strong> <strong>des</strong> pâturages (OEP) <strong>et</strong> <strong>la</strong> Direction générale <strong>des</strong> forêts (DGF)<br />

de l’application de c<strong>et</strong>te stratégie, le premier pour les parcours privés <strong>et</strong> <strong>la</strong> seconde pour les parcours<br />

domaniaux <strong>et</strong> forestiers (dans le nouvel organigramme de l’OEP (2001), <strong>la</strong> question <strong>des</strong> parcours a été<br />

élevée au rang de sous-direction, tandis qu’elle est au rang de service au sein de <strong>la</strong> DGF).<br />

L’ODESYPANO <strong>et</strong> <strong>la</strong> Direction de conservation <strong>des</strong> eaux <strong>et</strong> du sol (CES) contribu<strong>en</strong>t aussi à c<strong>et</strong><br />

effort. Aux côtés de ces organismes, 600 coopératives <strong>la</strong>ncées par le PAM dans les années 70 avai<strong>en</strong>t<br />

pour objectif de créer <strong>des</strong> zones à vocation pastorale. Leur rôle s’est toutefois limité à <strong>la</strong> distribution<br />

<strong>des</strong> ai<strong>des</strong> du PAM aux adhér<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> elles sont actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> difficulté ou <strong>en</strong> veilleuse. En outre, les<br />

Associations forestières d’intérêt collectif (AFIC), créées <strong>en</strong> vertu du Code d’incitation aux<br />

investissem<strong>en</strong>ts de 1988 (article 43), vis<strong>en</strong>t à promouvoir une participation effective de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

aux actions de protection <strong>et</strong> de développem<strong>en</strong>t du domaine forestier <strong>et</strong> d’exploitation <strong>des</strong> ressources<br />

forestières.<br />

4.3 Instrum<strong>en</strong>ts d’incitation<br />

Le Code d’incitation aux investissem<strong>en</strong>ts du 27 décembre 1993 concerne aussi l’élevage <strong>et</strong> les<br />

parcours. Les investissem<strong>en</strong>ts sont c<strong>la</strong>ssés <strong>en</strong> trois catégories - A, B <strong>et</strong> C -, selon le montant à investir,<br />

<strong>la</strong> zone bioclimatique de l’exploitation <strong>et</strong> une superficie-seuil (calculée <strong>en</strong> hectares), variable selon <strong>la</strong><br />

spécu<strong>la</strong>tion. Certaines spécu<strong>la</strong>tions, les parcours notamm<strong>en</strong>t, bénéfici<strong>en</strong>t de primes particulièrem<strong>en</strong>t<br />

alléchantes, de l’ordre de 50 % (catégories A <strong>et</strong> B) ou 30 % (catégorie C). Le Fonds spécial pour le<br />

développem<strong>en</strong>t de l’agriculture (FOSDA) <strong>et</strong> <strong>la</strong> Banque de solidarité sociale (BTS) gèr<strong>en</strong>t les fonds de<br />

crédit pour les p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> moy<strong>en</strong>s exploitants. Certaines banques, <strong>en</strong> particulier <strong>la</strong> Banque nationale<br />

agricole (BNA), sont l’instrum<strong>en</strong>t de c<strong>et</strong>te politique de crédit.<br />

En ce qui concerne les crédits de campagne, plusieurs circu<strong>la</strong>ires de <strong>la</strong> Banque c<strong>en</strong>trale de Tunisie<br />

(BCT) sont v<strong>en</strong>ues appuyer <strong>la</strong> volonté de l’État de motiver les exploitants agricoles <strong>et</strong> les éleveurs à se<br />

<strong>la</strong>ncer dans de nouvelles <strong>en</strong>treprises : produire <strong>des</strong> cultures fourragères, les stocker <strong>et</strong> les transporter<br />

<strong>des</strong> zones d’abondance, au nord, vers le sud moins favorisé, <strong>et</strong> valoriser ces cultures grâce à<br />

l’<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> animaux, notamm<strong>en</strong>t <strong>des</strong> chamelons. Les prix vont de 27dinars par tête pour les<br />

ovins <strong>et</strong> les caprins à 230dinars par tête pour les chamelons. Le remboursem<strong>en</strong>t se fait dans une<br />

période variant de 6 à 12 mois.<br />

Chapitre II. Les Politiques de l’État <strong>et</strong> l’Autonomisation : le cas <strong>des</strong> <strong>politiques</strong> pastorales 27

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