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L'autonomisation des ruraux pauvres et la volatilité des politiques en ...

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Autonomisation <strong>des</strong> Ruraux Pauvres <strong>et</strong> Vo<strong>la</strong>tilité <strong>des</strong> Politiques de Développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Tunisie<br />

Rapport de Synthèse, Mai 2006<br />

5. LES EXPERIENCES DE DEVOLUTION DE LA<br />

GESTION DES RESSOURCES NATURELLES AU NIVEAU<br />

LOCAL<br />

Avant <strong>la</strong> dislocation de <strong>la</strong> vie tribale <strong>et</strong> <strong>la</strong> séd<strong>en</strong>tarisation <strong>des</strong> noma<strong>des</strong>, <strong>la</strong> vie associative paysanne se<br />

caractérisait <strong>en</strong> Tunisie par son caractère informel, reposant sur une organisation traditionnelle où<br />

primai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coutumes telles que le miaad . D’autres formes d’organisations informelles ont vu le<br />

jour après l’indép<strong>en</strong>dance, comme les comités de développem<strong>en</strong>t promus par l’ODESYPANO. Ces<br />

derniers n’ont toutefois pas été à même de se formaliser <strong>et</strong> de se faire une p<strong>la</strong>ce dans le panorama<br />

associatif du pays. Sur le p<strong>la</strong>n formel, les principes associatifs <strong>et</strong> les approches participatives se sont<br />

développés <strong>en</strong> marge de <strong>la</strong> politique de développem<strong>en</strong>t rural, grâce à l’<strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> bailleurs de<br />

fonds. La coopération tunisi<strong>en</strong>ne avec l’Allemagne (GTZ) <strong>et</strong> avec les États-Unis (USAID) a permis<br />

d’accélérer l’instal<strong>la</strong>tion d’un p<strong>et</strong>it nombre d’Associations d’intérêt collectif (AIC) - déjà connues à<br />

l’époque coloniale – dans les oasis, pour l’eau potable d’abord <strong>et</strong> pour l’eau d’irrigation <strong>en</strong>suite, aux<br />

al<strong>en</strong>tours <strong>des</strong> années 80.<br />

Divers types d’offices ont vu le jour : les offices de développem<strong>en</strong>t régional (Somnivas <strong>et</strong> office de<br />

Sidi Bouzid pour <strong>la</strong> Tunisie c<strong>en</strong>trale), les offices étatiques de développem<strong>en</strong>t rural intégré – par grands<br />

<strong>en</strong>sembles régionaux –, les offices sectoriels (blé, huile, élevage…), puis les offices <strong>des</strong> périmètres<br />

irrigués, ori<strong>en</strong>tés vers les secteurs les plus r<strong>en</strong>tables. Ces différ<strong>en</strong>ts organismes ont permis de réaliser<br />

d’importants travaux, notamm<strong>en</strong>t <strong>la</strong> création d’infrastructures <strong>et</strong> d’équipem<strong>en</strong>ts sociaux, <strong>la</strong><br />

structuration de vil<strong>la</strong>ges <strong>et</strong> de souks <strong>ruraux</strong>, l’imp<strong>la</strong>ntation de p<strong>et</strong>ites <strong>en</strong>treprises agroalim<strong>en</strong>taires <strong>et</strong><br />

activités extra agricoles multiples, <strong>et</strong> ainsi de suite. Cep<strong>en</strong>dant, si toutes ces réalisations ont certes été<br />

faites pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, elles l’ont été sans que celle-ci ait été consultée auparavant à leur suj<strong>et</strong>.<br />

Les années 70 on vu naître <strong>des</strong> Programmes de développem<strong>en</strong>t rural (PDR), puis <strong>des</strong> Programmes<br />

<strong>ruraux</strong> de développem<strong>en</strong>t (PRD), qui visai<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à réguler les t<strong>en</strong>sions sociales. Les<br />

Proj<strong>et</strong>s de développem<strong>en</strong>t rural intégrés (PDRI) qui les ont suivis, de nature socio-économique,<br />

avai<strong>en</strong>t pour objectif de résoudre ces t<strong>en</strong>sions grâce à <strong>la</strong> création de richesses <strong>et</strong> de rev<strong>en</strong>us durables.<br />

Les PDRI comportai<strong>en</strong>t d’ailleurs une composante mo<strong>des</strong>te d’amélioration <strong>des</strong> parcours. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

l’effort de développem<strong>en</strong>t relevait <strong>en</strong>core exclusivem<strong>en</strong>t de l’administration <strong>et</strong> l’heure <strong>des</strong> approches<br />

participatives n’était pas <strong>en</strong>core v<strong>en</strong>ue.<br />

Avec <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce du Programme d’apurem<strong>en</strong>t structurel agricole (PASA), <strong>la</strong> politique de<br />

développem<strong>en</strong>t a comm<strong>en</strong>cé à s’intéresser à <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions dans les proj<strong>et</strong>s. Le<br />

paysage institutionnel a aussi gagné <strong>en</strong> diversification, grâce à l’aide <strong>des</strong> bailleurs de fonds. Les AIC,<br />

dev<strong>en</strong>ues Groupem<strong>en</strong>ts d’intérêt collectif (GIC), ont comm<strong>en</strong>cé à s’occuper non seulem<strong>en</strong>t de l’eau,<br />

mais aussi d’autres ressources naturelles telles que les ressources forestières (avec les AFIC) <strong>et</strong> les sols<br />

(travaux de CES avec les ACES). Il convi<strong>en</strong>t toutefois de noter l’abs<strong>en</strong>ce d’associations<br />

sylvopastorales d’intérêt collectif.<br />

La vision sectorielle s’est peu à peu métamorphosée, dev<strong>en</strong>ant une vision globale supposant une<br />

implication plus poussée de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. C<strong>et</strong>te volonté s’est traduite par <strong>la</strong> création <strong>des</strong> Groupem<strong>en</strong>ts<br />

de développem<strong>en</strong>t agricole (GDA), <strong>en</strong> vertu de <strong>la</strong> loi du 10 mai 1999. Après une période d’hésitation<br />

sur leurs attributions, les GDA ont été chargés de <strong>la</strong> gestion <strong>des</strong> ressources naturelles, tandis que les<br />

opérations lucratives ont été <strong>la</strong>issées aux Coopératives de services agricoles (CSA). Une prise de<br />

consci<strong>en</strong>ce généralisée s’est emparée de tous les acteurs du développem<strong>en</strong>t, y compris les popu<strong>la</strong>tions.<br />

C<strong>et</strong>te t<strong>en</strong>dance s’est concrétisée, <strong>en</strong> 2001, par une consultation nationale à <strong>la</strong>quelle ont participé les<br />

organisations professionnelles. En ce qui concerne plus précisém<strong>en</strong>t les parcours, il convi<strong>en</strong>t de suivre<br />

de près l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> cours <strong>en</strong>treprise par le proj<strong>et</strong> PRODESUD, afin d’<strong>en</strong> tirer <strong>en</strong> temps utile les<br />

conclusions re<strong>la</strong>tives au rôle <strong>des</strong> GDA dans <strong>la</strong> gestion <strong>des</strong> parcours collectifs.<br />

C<strong>et</strong>te évolution ne doit pas pour autant faire oublier que les parcours <strong>et</strong> les pasteurs dispos<strong>en</strong>t depuis<br />

longtemps <strong>des</strong> organes de gestion suivants :<br />

Chapitre II. Les Politiques de l’État <strong>et</strong> l’Autonomisation : le cas <strong>des</strong> <strong>politiques</strong> pastorales 29

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