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L'autonomisation des ruraux pauvres et la volatilité des politiques en ...

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Autonomisation <strong>des</strong> Ruraux Pauvres <strong>et</strong> Vo<strong>la</strong>tilité <strong>des</strong> Politiques de Développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Tunisie<br />

Rapport de Synthèse, Mai 2006<br />

ou soudaine parce que l'on est provoqué par un choc ou une transformation brusque de<br />

l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (social ou écologique). On change progressivem<strong>en</strong>t parce que l'on s'inscrit dans une<br />

t<strong>en</strong>dance de longue durée ou dans un processus évolutif. Les ag<strong>en</strong>ts ne maîtris<strong>en</strong>t pas directem<strong>en</strong>t les<br />

déterminants de ces t<strong>en</strong>dances ou processus mais ils peuv<strong>en</strong>t agir avec une certaine prévisibilité. On<br />

change <strong>en</strong>fin par réactivité passive, par exemple parce que l'on est <strong>en</strong>traîné dans une spirale<br />

d'évènem<strong>en</strong>ts incontrô<strong>la</strong>bles <strong>et</strong> dont l'évolution est tout à fait imprévisible. Ces remarques interpell<strong>en</strong>t<br />

<strong>la</strong> vérification de l'universalité <strong>des</strong> catégories de changem<strong>en</strong>t proposée par le modèle.<br />

Des institutions<br />

Du changem<strong>en</strong>t social dans toute sa généralité, on passe par degrés à <strong>des</strong> thématiques qui nous<br />

ramèn<strong>en</strong>t au corps social auquel s'applique le changem<strong>en</strong>t. L'<strong>en</strong>veloppe <strong>la</strong> plus globale qui nous <strong>en</strong> est<br />

donnée, est celle <strong>des</strong> institutions. Celles-ci, formelles ou informelles, trac<strong>en</strong>t le champ social au sein<br />

duquel les ag<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t inscrire leurs actions, que celles-ci soi<strong>en</strong>t individuelles ou collectives, sous<br />

une forme matérielle ou exprimée <strong>en</strong> termes de valeurs <strong>et</strong> de culture.<br />

Le modèle théorique propose une définition "<strong>en</strong>globante" de <strong>la</strong> fonction <strong>des</strong> institutions: satisfaire les<br />

intérêts collectifs, réduire <strong>la</strong> complexité <strong>et</strong> les incertitu<strong>des</strong> de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t affectant <strong>la</strong> fonction<br />

d'utilité collective. C<strong>et</strong>te définition de <strong>la</strong> fonctionnalité <strong>des</strong> institutions interpelle les sociologues <strong>et</strong> les<br />

anthropologues car elle est assurém<strong>en</strong>t réductrice. Mais elle est, par contre de nature à satisfaire les<br />

juristes <strong>et</strong> les politicologues qui ont besoin de fonctionnalités pour pouvoir donner <strong>des</strong> cadres à leurs<br />

analyses. La fonctionnalité <strong>des</strong> institutions qui nous est proposée s'applique à un champ spécifique de<br />

leurs activités, celle de <strong>la</strong> production de bi<strong>en</strong>s publics (services, matières, valeurs). Mais on fausserait<br />

les analyses sociologiques <strong>des</strong> institutions si l'on ne devait partir que de c<strong>et</strong>te fonctionnalité. Les<br />

institutions sont <strong>des</strong> produits multiformes de l'histoire, elles se construis<strong>en</strong>t <strong>et</strong> se déconstruis<strong>en</strong>t selon<br />

<strong>des</strong> processus qui ne sont qu'accessoirem<strong>en</strong>t déterminés par leurs fonctions de production de bi<strong>en</strong>s<br />

publics. L'une <strong>des</strong> fonctions <strong>des</strong> institutions est de servir de socle aux mécanismes du pouvoir<br />

(comm<strong>en</strong>t sont elles utilisées <strong>et</strong> manipulées pour accéder au pouvoir, pour le légitimer; pour le<br />

conserver, <strong>et</strong>c.). On peut accepter l'affirmation du modèle sur <strong>la</strong> fonctionnalité <strong>des</strong> institutions, mais on<br />

recommande d'éviter le piège de l'universalité.<br />

Des institutions de gouvernance<br />

Une analyse plus approfondie <strong>des</strong> institutions est am<strong>en</strong>ée à proj<strong>et</strong>er un éc<strong>la</strong>irage plus ciblé sur les<br />

institutions qui gèr<strong>en</strong>t formellem<strong>en</strong>t le corps social. C'est ce que l'on pourrait appeler les institutions de<br />

gouvernance. Les réflexions qui accompagn<strong>en</strong>t le modèle théorique propos<strong>en</strong>t trois niveaux d'analyse:<br />

celui de <strong>la</strong> finalité de <strong>la</strong> gouvernance, celui <strong>des</strong> échelles socio-<strong>politiques</strong>, celui <strong>des</strong> conditions de bon<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t par rapport à <strong>la</strong> finalité recherchée.<br />

De <strong>la</strong> finalité de <strong>la</strong> gouvernance. Le modèle théorique ne cherche pas, <strong>et</strong> il a raison de le faire, à<br />

reformuler une analyse <strong>des</strong> institutions de gouvernem<strong>en</strong>t. Il se situe d'emblée par rapport à <strong>la</strong> théorie<br />

implicite de <strong>la</strong> gouvernance, à savoir celle du "bon gouvernem<strong>en</strong>t". Celle-ci pose <strong>des</strong> critères de<br />

représ<strong>en</strong>tativité élective dans une perspective d'équité, d'accountability 30 , de transpar<strong>en</strong>ce. Ces<br />

concepts résum<strong>en</strong>t l'idéal social de <strong>la</strong> démocratie. Le modèle, distinguant son approche de celle de <strong>la</strong><br />

Banque Mondiale, précise que <strong>la</strong> gouvernance n'est pas une fin <strong>en</strong> soi mais que sa finalité, qui perm<strong>et</strong><br />

aux ag<strong>en</strong>ts d'agir sur le changem<strong>en</strong>t dans leur intérêt individuel ou collectif, <strong>en</strong> est une. Les institutions<br />

démocratiques de gouvernance sont ainsi données comme un moy<strong>en</strong>.<br />

Des échelles socio-<strong>politiques</strong>. L'échelle <strong>en</strong>globante <strong>des</strong> institutions du corps social est posée comme<br />

étant celle de l'État. Celui-ci exerce <strong>des</strong> fonctions dont <strong>la</strong> nature varie selon <strong>la</strong> reconnaissance qui est<br />

faite <strong>des</strong> compét<strong>en</strong>ces <strong>politiques</strong> <strong>des</strong> institutions se situant à <strong>des</strong> échelles socio-<strong>politiques</strong> subalternes.<br />

Mais le modèle ne manque pas de souligner que, dans les contextes de développem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de transition,<br />

les choix de l'État sont eux-mêmes influ<strong>en</strong>cés par le contexte de <strong>la</strong> globalisation <strong>et</strong> par les pressions <strong>et</strong><br />

ori<strong>en</strong>tations définies par les ag<strong>en</strong>ces multi<strong>la</strong>térales qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans le développem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong>core<br />

30 Une traduction a été récemm<strong>en</strong>t donnée à ce terme: on parle de "redevabilité", ce qui signifie r<strong>en</strong>dre<br />

<strong>des</strong> comptes aux mandants<br />

App<strong>en</strong>dice 126

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