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Jules & Michel VERNE LES NAUFRAGÉS DU ... - MENU GÉNÉRAL

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<strong>LES</strong> <strong>NAUFRAGÉS</strong> <strong>DU</strong> JONATHAN<br />

Tous deux gravirent la berge qui, en cet endroit,<br />

dominait la rive droite. Libéria et la plaine marécageuse<br />

qui les en séparait apparurent à leurs regards.<br />

Dès les premières heures du matin, on s’était, au<br />

campement réveillé avec la fièvre. Il s’agissait de<br />

compléter l’œuvre de la veille, en procédant aux<br />

funérailles solennelles des trois morts. La perspective de<br />

cette cérémonie mettait tout le monde en ébullition. Pour<br />

les camarades des victimes, il s’agissait d’une<br />

manifestation ; pour les partisans de Beauval, d’un<br />

danger ; pour les autres, d’un spectacle.<br />

La population tout entière, à l’exception du seul<br />

Beauval, qui avait jugé plus sage de se tenir enfermé,<br />

suivit donc les trois cercueils. On ne négligea pas de faire<br />

passer le cortège devant la maison du gouverneur, ni de<br />

s’arrêter sur le terre-plein, ce dont Lewis Dorick profita<br />

pour débiter une violente diatribe. Puis on se remit en<br />

marche.<br />

Sur les tombes, Dorick, prenant de nouveau la parole,<br />

prononça, pour la centième fois, un trop facile réquisitoire<br />

contre l’administration de la colonie. À l’entendre,<br />

l’imprévoyance, l’incapacité, les principes rétrogrades de<br />

son titulaire avaient causé tous les malheurs. Le moment<br />

était venu de renverser cet incapable et de nommer à sa<br />

place un autre chef.<br />

Le succès de Dorick fut éclatant. On lui répondit par un<br />

tonnerre de cris. D’abord, ce furent des « Vive Dorick ! »<br />

puis on hurla « Au palais !… Au palais !… » et une<br />

centaine d’hommes s’ébranlèrent, en martelant le sol de<br />

leurs pieds lourds. Ils étaient chauffés à point. Leurs yeux<br />

étincelaient, leurs poings vers le ciel se tendaient<br />

menaçants, et les bouches grandes ouvertes par des<br />

~ 302 ~

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