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une jolie maison de campagne qu'il avait louée aux envi<br />

rons d'Alger et, pendant tout ce temps,<br />

se livre exclu<br />

sivement à la chasse à la bécassine ». Sans passer trois<br />

mois en chasses dans la banlieue d'Alger, Beynaud et son<br />

cousin purent tenter quelques dernières parties cynégé<br />

tiques dans le Sahel,<br />

et ce fut peut-être l'occasion d'un<br />

séjour d'un ou deux jours dans une propriété ou dans<br />

une ferme du genre de celle que Daudet à décrit dans le<br />

conte des Sauterelles, des Lettres de mon Moulin. Il est<br />

malaisé de situer celte ferme. Et l'on peut d'autre part<br />

estimer que ce tableau d'une invasion de sauterelles dans<br />

le Sahel en cette saison est fait « de chic »,<br />

avec des élé<br />

ments empruntés à quelque conversation ou à quelque<br />

lecture : car, si tiède qu'ait été, cette année là, l'hiver al<br />

gérien,<br />

une apparition de criquets aux alentours d'Alger<br />

en janvier ou février est peu vraisemblable. C'est tout à<br />

peine si, à ce moment, les premiers vols de sauterelles<br />

ont lieu dans le Sud. Par contre la description dû si<br />

rocco qui précède la pluie d'insectes correspond à une<br />

impression réellement éprouvée par Daudet. Le vent<br />

chaud souffla plusieurs jours de suite entre le 16 et le<br />

20 février 1862. Le 17 notamment le thermomètre, à<br />

rVlger, enregistrait<br />

24°<br />

à midi, et<br />

ture varia entre<br />

18°<br />

160<br />

19°<br />

à l'ombre à 8 heures du matin,<br />

à minuit. Le 16 et le 20 la tempéra<br />

et<br />

20°<br />

L'écrivain put donc observer<br />

par lui-même les effets qu'il décrit avec tant de préci<br />

sion dans les Lettres de mon Moulin :<br />

« La nuit de mon arrivée dans cette ferme du Sahel, je ne<br />

pouvais pas dormir... Une chaleur énervante, oppressante,<br />

un étouffement complet, comme si les mailles de la mousti<br />

quaire n'avaient pas laissé passer un souffle d'air. Quand j'ou<br />

vris ma fenêtre, au petit jour, une brume d'été lourde, len<br />

tement remuée, frangée, aux bords, de noir et de rose, flottait<br />

dans l'air... Pas une feuille ne bougeait... Tout gardait le mê<br />

me aspect morne,<br />

cette immobilité des feuilles attendant l'ora<br />

ge... A mesure que le soleil se levait, des bouffées d'air, brû<br />

lantes, suffocantes, nous arrivaient du sud comme de la porte

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