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ould El Bachir n'était pas sans inquiétude ; depuis sa<br />

nomination, ses nombreux adversaires le harcelaient sans<br />

trêve et sa situation empirait constamment. Ce person<br />

nage ambitieux, qui avait molesté tous les fonctionnaires<br />

chérifiens, se voyait à son tour dans la même posture<br />

humiliée, devant des populations résolues à ne pas le<br />

reconnaître comme chef ; c'était une blessure cuisante<br />

pour son orgueil. Un pareil changement de fortune inspi<br />

rait sans doute de tristes réflexions à l'amel. Son rêve de<br />

domination sous le couvert du Makhzen s'effondrait. Afin<br />

de conjurer le péril, Mohammed ould El Bachir avait<br />

sollicité l'appui de Si Slimane ben Kaddour ; le Sultan<br />

devait d'ailleurs le blâmer à propos du recours à cet<br />

Ouled Sidi Cheikh. La manœuvre n'intimida nullement<br />

les réfractaires, qui avaient contracté de sérieuses allian<br />

ces. Le 17 février, ils expédièrent une députation à la<br />

Cour de Fez ; à la suite de cette démarche, le bruit se<br />

répandit que le Souverain se décidait à remplacer Mo<br />

hammed ould El Bachir par l'amel de Taza, Abderrah<br />

man ben Ech Chlih. L'audace de l'opposition s'accrut ;<br />

Mohammed ould El Bachir marcha contre ses ennemis,<br />

mais il se fit battre, le n mars, à Tiouli.<br />

Quelque temps après, au mois d'avril, l'amel suscita Je<br />

nouvelles difficultés aux Français. Lorsque ceux-ci récla<br />

mèrent l'impôt dû par les Marocains ayant labouré en<br />

Algérie, les Angad prirent le parti de s'acquitter ausitôt :<br />

quant aux Béni Snassen, ils refusèrent obstinément de<br />

verser leur quote part. Les nombreuses protestations de<br />

l'autorité française n'eurent aucun effet ; l'amel prétendit<br />

d'abord que le consentement du Sultan était nécessaire<br />

pour faire payer ses administrés,<br />

puis il finit par ne plus<br />

répondre aux lettres et les relations cessèrent à peu près<br />

complètement. La raison donnée n'avait pas de valeur,<br />

puisque le Souverain ne s'était pas opposé, l'année précé<br />

dente, au versement de l'impôt. Mohammed ould El<br />

Bachir voulait gagner du temps, afin que ses gens puis<br />

sent mettre leurs récoltes à l'abri d'une saisie. Il ne se

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