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« Par ici, c'est encore supportable, parce que nous som
mes près du gouvernement ; mais, là-bas, plus rien,
pas de
chemin du tout ; on va comme on peut, à travers monts et
plaines, dans les palmiers nains, dans les lentisques ».
Or on peut lire dans le Tableau précité que « les voies
de communication de la province d'Alger,
de toute l'Algérie,
comme celles
ne sont terminées et à l'état d'entretien
que sur une partie de leur parcours »(i)
Un autre incident coupe encore la monotonie du voyage
de Tartarin. Au moment où il arrive à Blida,
monte dans
la diligence un « tout petit monsieur », en redingote noi
sette,
qui a tout l'aspect d'un « parfait notaire de villa
ge ». Tartarin le prend de haut avec le nouvel arrivant,
parle d'un ton dédaigneux devant lui des exploits de
Bombonnel ; or il se trouve,
sion du vaniteux méridional,
rabroué est Bombonnel en personne.
pour la plus grande confu
que le voyageur ainsi
Assurément il n'est pas possible que Daudet ait,
vers la
lin de décembre 1861, rencontré le « Tueur de panthères »
à Blida. Car celui-ci, revenu en Algérie au début taie
l'hiver 1861-62, après la publication, en 1860, de son
livre fameux, était parti dès le mois de novembre 1861
pour la province de Constantine ; le 25 décembre il arri
vait à Batna (2),
quittait ce centre le 10 février 1862 pour
se rendre à Guelma, où il arrivait le i5 février. Mais, s'il
n'a pu le voir, Daudet, pendant son séjour en Algérie,
n'a pas cessé d'entendre parler de Bombonnel et de son
(1)
En hiver l'état de la voirie laissait à désirer même dans la
partie entretenue des routes : « Pendant tout l'hiver, bien que les
routes de Médéa et Miliana à Blida soient bonnes, le roulage est
souvent impossible à cau^e des torrents qui interceptent les commu
nications j-, déclare le Moniteur de l'Algérie du, 23 janvier 1862.
(2) « Nous recevons de Batna, sous la date du 3i décembre,, "la
lettre suivante de Bonubonnel « Je suis à Batna depuis six jours »...
(Akhbâr du 10 janvier 1862).