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un festin, qu'il offre quelquefois aux indigents, mais plus<br />

souvent à ses amis et connaissances et auquel,<br />

lorsqu'il<br />

veut lui donner plus d'éclat, il fait succéder une fête<br />

de nuit (h'ad'ra)<br />

chante des poèmes héroïques,<br />

avec le concours d'un qui<br />

ou avec les Khouans d'une<br />

confrérie religieuse qui récitent leurs prières. La tête du<br />

mouton, ce que l'on appelle le zellîf,<br />

est enfouie : on<br />

dit en arabe : est mise en réserve (ienkhzen) et non est<br />

enterrée (iendfen). On creuse pour cela un trou devant<br />

la pierre du seuil de la maison,<br />

en dehors et dans la<br />

rue, ou bien encore, dans le vestibule (sqîfa), au bas de la<br />

seconde porte, appelée la porte de la séparation (elfçil),<br />

qui s'ouvre sur la cour intérieure et n'est guère franchie<br />

que par la famille. On oriente la tête de la victime vers la<br />

Mecque. Quand on a égalisé la terre au-dessus, les femmes<br />

brûlent du benjoin et sèment du henné en poudre des<br />

deux côtés,<br />

sur le seuil.<br />

Certains indigènes,<br />

tique ou doutent de son orthodoxie,<br />

qui ont perdu le sens de cette pra<br />

sont tentés parfois<br />

de livrer la tête du mouton du seuil au premier mendiant<br />

venu ; mais la femme veille. Comme on dit, Nanna Aïcha<br />

elle-même, (qui est la sainte la plus vénérée des femmes),<br />

viendrait la demander,<br />

que nos mauresques ne la lui don<br />

neraient pas. D'après un vieux dicton,<br />

aliénée en aumône ou autrement,<br />

si cette tête est<br />

un homme de la famille<br />

doit mourir. « La mort est dans les mains d'Allah, riposte<br />

le mari en vrai croyant ; notre terme est fixé par lui I ».<br />

Bien n'y fait : la superstitieuse a le dernier mot et la cou<br />

tume l'emporte sur les scrupules religieux.<br />

On raconte qu'un avare notoire, à Blida, fit coïncider<br />

le jour de son emménagement dans une nouvelle rési<br />

dence avec celui de l'Aïd eçghîr, dans la pensée que le<br />

même mouton pourrait lui servir à remplir à la fois ses<br />

obligations musulmanes et ses devoirs envers le Maître<br />

du seuil. Mais ce dernier n'agréa pas cette victime à deux

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