1923 T.64.pdf

— — 272
valiers (spahis et chasseurs d'Afrique),
campèrent à l'est des
troupes du Sultan. Le Sultan envoya à leur rencontre toute sa
suite ; les malades et les hommes strictement nécessaires restè
rent seuls au camp. Les soldats marocains formèrent deux haies
à partir du Souk El Khémis et aussi loin que le permit leur
nombre, afin de recevoir les arrivants.
Le Sultan resta dans sa tente ; il ne vit pas le général ce jour-
là. Ce n'est que le lundi (1)! qu'il eut une entrevue avec lui ; la
réception eut lieu entre midi et 4 heures, toutes les troupes
prirent les armes. Le Sultan était vêtu comme d'ordinaire : caf
tan, haïk, burnous, babouches ; il ne portait aucune arme, le
parasol était tenu par le caïd Djilali El Oudii.
Autour du souverain se tenaient les personnages suivants : le
vizir Si Moussa Ben Ahmed Boukhari, caïd du méchouar (2) ;
le savant Si Mohammed Belarbi Djamaï des Oulad Djama ; son
frère Mohammed Sghir, ministre de la guerre ; Ba Mohammed
Chergui, chef de l'armée. Tous s'étaient parés de leurs plus
beaux vêtements et montaient leurs meilleurs chevaux ; ils por
taient toutes leurs armes sabre et fusil.
Les troupes du Sultan, qui rendaient les honneurs, compre
naient : le tabor (3) des Boukhara, le tabor des Oudaïa, le tabor
des Cherarda, les quatre tabors des Rehamna, le tabor des Zem-
rane, le tabor du caïd El-Hadj-Ali, le tabor du caïd Mokhtar-
Chergui, le tabor des nègres du caïd Mohammed-El-Mezouar, la
garnison de Rabat, ayant à sa tête le caïd El-Hadj -Tahar, les
troupes d'Arzila, ainsi que les troupes recrutées dans diverses
tribus.
A l'arrivée du général, la musique du Sultan se mit à jouer,
les canons tonnèrent, des cavaliers firent la fantasia. Le général
et le Sultan se saluèrent, sans descendre de cheval, ensuite le
général passa en revue les troupes chérifiennes et le Sultan les
troupes françaises ; puis chacun se retira dans sa tente (4). On
avait réservé au général et à sa suite seize tentes choisies parmi
celles du makhzen et des grands caïds ; ces tentes étaient en
drap d'une qualité supérieure et elles étaient garnies avec goût.
(1)
En réalité le mardi.
commande'
(2) Le caïd El Méchouar
la garde et a la direction
des services extérieurs du palais.
(3)
régiment.
Le tabor est une unité correspondant au bataillon ou au
(4) L'informateur commet une confusion ; l'entrevue entre le
Sultan et le général Osmont ayant eu lieu dans la matinée du
mardi, son récit ne se rapporte pas à l'entrevue elle-même, mais
aux cérémonies qui se sont déroulées dans le courant de l'après-
midi du même jour.