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que nature le corps du saint. Dans un coin se voit l'é
tendard qu'on déploie aux jours d'ouada et dans un au
tre coin un énorme amoncellement de grands kanouns
en poterie et des jarres à eau le tout destiné à recevoir
les vivres et la boisson consommés lors des ouada. A
droite du marabout se dresse une grosse touffe naine d'un
palmier qui m'a paru être d'une espèce exotique,
et non
pas le chamœrops humilis habituel du pays. Ce qui fait la
beauté de cette construction pieuse c'est sa situation. On
trouve à gauche vers le Sud sur la pente de la montagne,
un cimetière musulman assez ordinaire complanté d'oli
viers peu vigoureux, mais sur la droite le marabout domi
ne un brusque escarpement de terrain au pied duquel
sortait une belle source. L'autorité militaire l'avait uti
lisée autrefois pour la création d'une pépinière d'ormes
et de frênes qui ont admirablement poussé. Abandonnés
à eux-mêmes ces beaux arbres ont pris cette grâce propre
aux endroits sauvages et forment un bois sacré plein de
fraîcheur et de mystère. On a capté depuis longtemps la
source pour l'envoyer je ne sais où,
mais l'endroit n'en
reste pas moins délicieux dans cette montagne sauvage.
Ces quelques exemples suffisent pour montrer le carac
tère spécial de ces marabouts rustiques qui empruntent
généralement tout leur charme au site lui-même et à la
végétation qui les entoure et qui est généralement d'une
vigueur exceptionnelle, étant respectée de tous. .
Elargissant le cadre tracé pour cette catégorie, je crois
qu'il faudrait y rattacher les marabouts à toit en terrasses
de la forme des habitations vulgaires de certaines régions,
mais personnellement je n'en connais pas et la documen
tation fait encore plus défaut à leur sujet que pour les
précédents. Le capitaine Voinot dans son étude sur
Oudjda, où il donne de très curieux détails sur les mara
bouts de toute sorte qui se trouvent dans cette ville et aux
alentours,
en cite cependant quelques-uns. Les marabouts