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tous les objets de curiosité locale ». Cette pacotille, qui<br />

n'a guère varié depuis, comprenait, d'après l'Itinéraire<br />

de i855, des « broderies sur cuir, en or et en argent...<br />

des étoffes de soie brodées d'or, des essences de rose et de<br />

jasmin... des tapis, des mousselines peintes, des sabres et<br />

pistolets... » Une réclame retrouvée dans un annuaire du<br />

temps permet de compléter cette énumération : la maison<br />

Coulanjon-Rougier, 6, rue Bab-Azoun, s'y recommandait<br />

spécialement à l'attention de « MM. les. étrangers qui par<br />

tent d'Afrique ». En effet ils devaient<br />

...« trouver dans ce magasin à des prix modérés, tous les<br />

articles arabes si recherchés en Europe. Les belles pipes de<br />

Mostaganem et de Stamboul... les bracelets et colliers arabes<br />

en corail, ambre, verroterie, graine de palmier, bois de rose ;<br />

des sandales et des monnaies arabes ;.. Sacs à ouvrage et à<br />

tabac, porte-monnaie, porte-cigares, babouches, œufs d'au<br />

truche (i), éventails mauresques, chéchias, tapis... Joli choix<br />

de burnous, gandouras, schals et haïcks »,.. (2).<br />

Daudet ne pouvait donc manquer de parcourir ces<br />

« bazars ». Il en rappelle en effet le souvenir en quelques<br />

lignes dans Trente ans de Paris :<br />

« Tout cela, écrit-il, je le revois rien que d'en parler ; je suis<br />

là-bas, je roule les bazars d'Alger, dans un demi-jour qui sent<br />

le musc, l'ambre, la rose étouffée et la laine chaude » (3).<br />

(1) Desprez, L'hiver à Alger, décrivant la rue Bab-Azoun, y si<br />

gnale un orfèvre « avec ses œufs d'autruche garnis de filets d'or ».<br />

Même entassement d'objets à l'Exposition permanente des produits<br />

algériens ouverte aux curieux, depuis le 6 octobre i853, rue de Bour<br />

2*<br />

gogne à Paris. On retrouve dans la salle des « ceintures, haïcks,<br />

burnous, éventails, chéchias, robes juives, coiffures de femme, tapis,<br />

bijoux, armes, turbans, portefeuilles, œufs d'autruche, parfums et<br />

essences »...<br />

{2)<br />

La maison Coulanjon se chargeait aussi de « l'apprêt des four<br />

rures ainsi que de leur fabrication en tapis ». Tartarin aurait pu<br />

y<br />

vida.<br />

faire préparer la peau du lion qu'il envoya au Commandant Bra-<br />

(3)<br />

Est-ce pour avoir entendu son mari raconter les incidents de<br />

son voyage que Madame A. Daudet a pu évoquer à son tour « le<br />

parfum chaud, étouffé des bazars d'Alger » ? (Souvenirs autour<br />

d'un groupe littéraire, p. 137).

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