1923 T.64.pdf

- 385
—
dre au Soudan. » Il parle du grand commerce que ce
centre entretenait avec Takedda,
l'Afrique centrale.
ville importante de
D'après le même auteur. Ouargla avait à cette époque
un chef portant le titre de sultan, et issu d'Abou Gha-
boul, des Béni Ouagguine, dans la famille duquel le pou
voir était héréditaire en ligne directe. Pour ajouter à la
splendeur de la ville, l'émir hafside Abou Zakaria (i3ia-
1346) y avait fait bâtir une mosquée.
Bien qu'Ouargla eût des chefs particuliers, ses sultans,
elle dépendait néanmoins du gouvernement de Biskra et
elle en partagea, jusqu'à l'avènement des Turcs, les vicis
situdes politiques. Elle passa ainsi de l'autorité des Ben
Sindi,
représentants des sultans hammadites dans le Zab
à celle des Bou Morin, délégués des sultans hafsides, qui
leur confirmèrent le commandement de l'Oued Rir et
d'Ouargla.
L'importance de cette dernière ville était allé crois
sant toujours. Au XVIe
siècle, Léon l'Africain parle « des
marchands étrangers de Tunis, de Constantine,
qui fai
saient arriver en la cité la marchandise de Barbarie
contre laquelle ils troquaient des produits de la terre
des Noirs. »
Nous arrivons à l'époque où les frères Aroudj
et Kheir-
ed-Din fondèrent la Régence d'Alger et établirent la puis
sance turque en Afrique. Les tribus sahariennes jugèrent
le moment propice pour devenir libres et s'affranchir de
tous impôts, et Ouargla,
malgré la distance qui la sépa
rait d'Alger fut, de même que l'Oued Rir, visitée, pillée
et rançonnée par Salah Raïs, troisième pacha,
Cette expédition,
aient dirigée sur Ouargla,
en i555.
probablement la seule que les Turcs
ne paraît pas avoir eu des
résultats bien efficaces pour l'établissement de leur domi
nation, car, à partir de cette époque, les documents his
toriques sur Ouargla, et les traditions locales qui sont les
guides désormais dans cette histoire inédite des guerres