1923 T.64.pdf

— — 418
qu'importants qu'ils furent, auraient certainement été plus
complets, si les goums envoyés vers N'Goussa, sous le
commandement de Si Bou Lakkas ben Ganah avaient eu
conscience de la situation. En effet, ces goums, avertis
du voisinage de Si El Ala,
avant et avaient, eux aussi,
s'étaient postés un instant en
reconnu des traces toutes
fraîches qui étaient celles de ce chef rebelle en marche
vers El Hadjira.
Qu'ils osassent suivre ces traces,
entre deux feux et écrasé inévitablement.
et Si El Ala était pris
Les conséquences politiques de ce revers de Si El Ala
furent capitales. L'insurrection se trouvait désormais
désorganisée dans cette région ; aussi, la plupart des no
mades d'Ouargla, se sentant incapables de soutenir la
lutte,
vinrent-ils offrir leur soumission.
Par une coïncidence heureuse,
nos succès contre Si
El Ala s'ajoutèrent aux événements favorables qui, quel
ques jours avant, s'étaient accomplis dans l'Ouest. Si Mo
hammed ben Hamza, chef de l'insurrection,
venait de
mourir, tué à Benoud à la suite d'un engagement avec le
goum de Géryville, commandé par El Hadj
Kaddour Sa-
rahoui des Harrar (4 février i865). La plupart des tribus
soulevées étaient rentrées dans le devoir. En même temps
intervenait la décision qui rattachait l'aghalik d'Ouargla à
la province de Constantine, et au commandement de Si
Ali Bey, déjà caïd de l'Oued Rir et Souf.
Le colonel Seroka, dès la réception de cette décision,
quitta El Hadjira, à la tête de sa colonne et partit pour
Ouargla,
muni désormais des pouvoirs nécessaires pour
pacifier et organiser le pays. Arrivé à Ouargla le
iOT
mars,
il y séjourna jusqu'au 12 et reçut pendant cet intervalle
la soumission définitive des sédentaires des Saïd Otba,
des Chambaa,
et d'une partie des Ben'i Thour. Le reste
de ces derniers, ainsi que les Mekhadma, avaient suivi Si
El Ala qui s'était retiré au loin dans le Sud-Ouest et qui
ne reparut plus dès lors à Ouargla. Le colonel Seroka