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De même le héros d'Un décoré du 15 Août, Si-Sliman,<br />

fêtant à Alger sa croix, fait halte « dans les bazars » où<br />

on le voit « assis sur des tapis de Smyrne »,<br />

buvant « le<br />

café à la porte des marchands maures ». Notamment<br />

Daudet traversa le bazar d'Orléans et s'en souvint lors<br />

qu'il fit d'Ali, frère de Baïa', l'élue du cœur inflammable<br />

de Tartarin, « un Maure farouche, qui vendait des pipes<br />

au bazar d'Orléans ». Ces pipes l'amusèrent, car il en<br />

retint le nom. Un peu plus loin, dans le même roman, il<br />

représQnta le muezzin,<br />

qui l'emporte dans le cœur de<br />

Baïa sur le. naïf tarasconnais, fumant sa « pipe de Mosta<br />

ganem ». Peut-être aussi le cousin Reynaud<br />

eut-il la fan<br />

taisie d'acheter là ces « babouches algériennes » dont est<br />

chaussé Chapatin dans Chapatin le Tueur le lions. Tout<br />

au moins Si-Sliman (fin décoré du 15 août) s'y pourvoit-<br />

il à l'intention de ses femmes « d'eaux de senteur, de soies<br />

à fleurs et à ramages, de corselets bleus tout passementés<br />

d'or ». Le Kadour de Kadour et Katel (Robert Helmônt)<br />

y trouve de son côté « des burnous lamés d'argent, des<br />

tapis de Smyrne, des colliers d'ambre, des pendants<br />

d'oreille, de fines étoffes ». La Baïa de Tartarin a vrai<br />

semblablement emprunté aux mêmes étalages sa défro<br />

que musulmane, « son corselet de drap doré ,>, les « rama<br />

ges de sa robe à fleurs », son « veston bleu »,<br />

et sa « che<br />

misette de gaze argentée » (i). Les œufs d'autruche ont<br />

aussi retenu l'attention des deux voyageurs. On découvre<br />

en effet,<br />

au nombre des bibelots tunisiens dont s'encom<br />

bre le salon de la femme du Nabab,<br />

entre « les chapelets<br />

rouges, les boîtes de senteur et le narghilé », des « œufs<br />

d'autruche ». D'autre part, dans la cour du Caravansé-<br />

(i) Quoiqu'on pense M. L. Degoumois, Daudet n'emprunte ni à Fro<br />

mentin, ni à Feydeau, ni à personne les éléments du costume de<br />

Baïa. C'est l'habillement banal de la mauresque, tel qu'on le trouve<br />

décrit partout,<br />

même dans l'Itinéraire Hachette de i855 : « Elles<br />

portent des chemises de gaze très fine, une espèce de veste de soie ou<br />

de velours brodée d'or ct une ceinture très riche »...

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