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Paris d'une ambassade marocaine, ce aui infirmait les
intentions agressives prêtées au Makhzen.
Le Sultan reçut assez mal la députation des Béni Snas
sen, à laquelle Mohammed ould El Bachir et Ali ould
Ramdane s'étaient bien gardés de se joindre ; les délégués,
saisis de peur, se retirèrent furtivement au cours de la
nuit. Mouley El Hassane convoqua alors à son camp l'ex-
amel et le cheikh d'Oudjda,
mais ceux-ci se défiaient
trop pour obéir. Quand le souverain se rendit, le 20 août,
à Mechra Guerma, sur la Moulouya, il prescrivit de nou
veau à ces deux personnages de venir se présenter et il
leur adressa son chapelet comme sauf-conduit. Mouley
El Hassane était décidé à se parjurer plutôt que de ris
quer un engagement au cœur des montagnes. Moham
med ould El Bachir et Ali ould Ramdane crurent à la
parole du Sultan ; le it\ août, ils arrivèrent à Mechra-
Guerma, on les arrêta le lendemain et, après les avoir
chargés de fers,
on les expédia aussitôt à Fez sous escorte.
C'est ainsi que finit la carrière de ces deux hommes qui,
quoiqu'on en puisse dire,
nous avaient rendu parfois de
très appréciables services ; ils furent victimes d'un acte de
traîtrise inqualifiable et expièrent durement leurs er
reurs. Mohammed ould El Bachir et Ali ould Ramdane
ne devaient plus revoir leurs foyers. Un auteur anonyme
marocain a écrit ingénument que le Sultan eut soin
d'eux ; la plaisanterie est sinistre pour qui connaît le ré
gime des prisonniers politiques de l'ancien Maroc.
A la suite de cette double arrestation, l'armée chéri
fienne traversa la Moulouya, le 3 septembre ; elle entra,
le 5, à Oudjda et s'en fut camper au lieu dit Dar-el-Ma-
hella, à la lisière Est des jardins. Le vendredi 8 septem
bre, le Souverain alla faire la prière à la grande mosquée,
puis il reçut les hommages des notables à la Kasba. C'était
la première fois qu'un sultan apparaissait à la frontière,
depuis l'occupation de l'Algérie par les Français ; aussi,