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Apurés douze années de puissance, Mohammed ould El
Bachir voyait son étoile pâlir ; ses fidèles ne le suivaient
qu'à regret et lui-même supportait avec peine le poids de
sa révolte. Il chercha à intriguer à la Cour de. Fez, afin
d'éviter le châtiment dont il était menacé ; on ne lui fit
aucune promesse et il resta dans l'incertitude du lende
main. Ce personnage essayait de se raccrocher à toutes les
planches de salut ; il avait perdu son arrogance et saisis
sait les occasions d'être agréable tuix Français. Dans le
courant de décembre, il réussit à faire payer aux Zekâra
le prix du sang, des armes et de la monture d'un spahi
du bureau arabe de Tlemcen,
que ceux-ci avaient assas
siné l'année précédente. De son côté, le cheikh Ali ould
Ramdane se départissait de sa réserve des derniers temps;
il régla, à la satisfaction de l'autorité française, deux
affaires concernant des indigènes du cercle de Marnia.
Le danger ramenait Mohammed ould El Bachir et son
beau-père, Ali ould Ramdane, à de meilleurs sentiments
à notre égard. (î)
L'insécurité dans les confins algéro-marocains
Pendant que le chef des Béni Snassen tentait, sans
succès, de rentrer en grâce, ses ennemis trouvaient des
sympathies à la Cour. L'accueil fait par le Sultan aux délé
gués des Angad rendit ceux-ci agressifs. Le 3o décem
bre 1875 et le 5 janvier 1876, les contingents de cette
tribu se jetèrent sur Oudjda ; ils attaquèrent de nouveau
la ville, le 19 janvier,
et des partis poussèrent jusque chez
les Béni Snassen. La guerre se rallumait dans l'amalat ot
la situation des deux groupements en présence demeurait
toujours aussi incertaine ; le Makhzen ne semblait pas
pressé de solutionner la crise. Les marabouts des Béni
Oukil s'entremirent pour la conclusion d'une trêve, afin
(1) Pièce 3. —
(loc. cit.). — Oudjda
Documents
historiques sur l'annexe d'El-Aricha
et VAmalat (loc. cit.).