1923 T.64.pdf

Bedri,
452
est en ogive équilatérale nettement distincte des
coupoles hémisphériques du littoral Tripolitain. Les pho
tographies de Pervinquière montrent en outre la présence
dans cette ville d'autres coupoles ogivales,
quées ou dans les Zaouïas (i).
Les RomainSj
sur des mos
qui ont utilisé toutes les formes et tous les
procédés architecturaux des peuples qu'ils soumettaient
à leurs lois,
ont connu et utilisé la coupole ogivo-conique
notamment dans leurs monuments funéraires. Sans par
ler du tombeau d'Adrien surmonté d'un vaste cône et du
temple de Vesta on trouve sur le mausolée des Jules à
St-Rémy
en Provence une petite calotte en ogive aplatie
qui surmonte ce monument. Il ne semble pas toutefois
qu'ils l'aient introduit dans l'Afrique du Nord où ils ont
dû je pense la trouver. Je suis persuadé qu'ils l'ont utilisée
dans cette région d'une manière beaucoup
plus sérieuse
que nous ne pouvons le supposer, et que c'est de cette
manière que cette forme a pu se conserver en Numidie et
en Mauritanie.
C'était peut-être cette forme que revêtaient autrefois
les dômes qui servaient de couverture à ces tétrastyles,
élevés par des Africains, et qui portaient le nom de
« Tholus » (2).
Je dois toutefois reconnaître qu'il n'y a aucune preuve
matérielle à l'appui de cette hypothèse et seulement quel-.
ques indices très vagues que je signalerai plus bas.
A mon sens cette forme ne peut dériver que de celle de
la Nouala, la hutte ogivale en branchages encore en usage
dans une grande partie du Maroc,
chez les Berbères à
demi-sédentaires de cette contrée. Il est vraisemblable
que cette sorte d'habitation occupait autrefois une aire
(1) Pervinquière, La Tripolitaine interdite, p. 100, pl. 13, p. 116,
pl. 17.
(2) Cherbonneau, L'Inscription du tétrastyle de Potitus. Recueil
de la Société Archéologique de Constantine, 1869, p. 83.