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A Khanga Sidi Nadji, au débouché de l'Oued el Arab,
on voit la Koubba de Sidi Mebarek ben Gassem ben Nadji
de la famille des Ben Naceur, mort en 161/i, à l'intérieur
de la belle mosquée construite par lui en même temps que
la ville de Khanga qui porte son nom. Cette construction,
assez importante sort de notre cadre ainsi que le vaste
dôme qui recouvre la sépulture d'un cheikh de l'ordre des
Bahmania, Si Abdelhafid ben Mohammed. Notons cepen
dant que cette dernière offre cette particularité d'avoir
été édifiée suivant un procédé encore usité au Djerid et
que l'on dit être d'origine romaine (i). Elle est entière
ment bâtie avec des récipients étroits en poterie de la for
me des alabastres antiques sans anse ; ces vases juxta
posés avec leur ouverture apparente à l'intérieur du dôme
assurent à cette construction une très grande légèreté. Ce
détail semblerait indiquer que les Bomains construisaient
autrefois des voûtes et peut-être des coupoles de ce genre
dans la région tunisienne.
Au Souf les zaouïa Tidjania, Kadrya et Rahmanya avec
les tombeaux qu'elles accompagnent sont bâties dans le
style tunisien le plus pur. Les Kadrya ont été introduits
au Souf, puis à Ouargla.par le Commandant Déporter qui
fut chef de Poste d'El-Oued lors de sa création et plus tard
Commandant Supérieur du cercle de Ghardaïa. Cet officier
avait commandé le Djerid tunisien au moment de l'oc
cupation de la Tunisie et avait été séduit par les rares qua
lités de Sidi Mohammed el Kebir chef de la zaouïa Qadrya
de Nefta, homme réellement supérieur et plein de dé
vouement à l'égard de la France. Son frère Si Moham
med Taieb a été tué dans nos rangs au Touat au combat
d'El Hamira près de Cherouin (2 mars 1901) ; il avait
auparavant fait arrêter les assassins du marquis de Mores.
(1) La forme de ces poteries est très différente de celles qu'em
ployaient d'habitude les Bomains en Afrique.