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Les Angad, enhardis par leur demi succès, se mirent à
parcourir le pays en bandes armées ; ils se jetèrent sur les
troupeaux des partisans de l'amel et il y eut de nombreu
ses escarmouches. Ces troubles menaçaient la sécurité du
territoire algérien ; les malfaiteurs étaient attirés dans la
région,
où 'ils pouvaient opérer impunément à la faveur
du désordre. Les Français se trouvaient donc astreints a
une garde énervante ; ils devaient toujours avoir des
forces prêtes à intervenir à la frontière. L'amel n'entre
tenait d'ailleurs avec nous que des relations très irrégu
lières et sans importance ; le règlement des moindres
affaires était continuellement différé. L'instabilité de la
situation provoquait en outre de l'émotion dans nos
tribus,
obligées de supporter les conséquences de l'anar
chie marocaine. Tels étaient, à notre point de vue, les
multiples inconvénients de cet état de choses. Une
prompte pacification de l'amalat eût été nécessaire, mais,
à la fin de 187/1, cette solution paraissait encore bien
lointaine ; aucun des belligérants ne songeait à tran
siger (1).
les incidents de frontière et l'hostilité de mohammed
ould El Bachir a l'égard des Français
La passivité de Mohammed ould El Bachir laissait le
champ libre à ses adversaires ; ceux-ci étaient maîtres de
la plaine et s'aventuraient jusque sur les pentes du massif
des Beni-Snassen. Le 20 décembre 1874, les Angad firent
une grande razzia à Sefrou, chez les Béni Khaled. Le
Ier
janvier 1875, ils attaquèrent Oudjda et réussirent à
s'introduire dans la ville ; les assaillants massacrèrent
quelques habitants et enlevèrent un butin considérable.
La position de l'amel n'était pas solide, car les Béni
(1) Pièces 2 et 3. —
Noël, Documents historiques sur les tribus
de l'annexe d'El-Aricha, in Bulletin Société de Géographie d'Oran,
— mars 1919. L. Voinot, Oudjda et l'Amalat (Oran, 1912).