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se portent en désordre de tous les côtés, .mais rien n'est plus cu
rieux que d'assister aux 'manœuvres de l'infanterie qui, après un
certain nombre de marches et de contre-marches, parvient à
former enfin une ligne ondulée reliant la droite des troupes
françaises au camp du Sultan. Ce que nous remarquons avec
surprise,
c'est, que tous les commandements faits aux troupes
d'infanterie le sont en français. L'inversion préoccupe peu les
chefs de ces troupes, les demi-tours suffisent à tous les besoins.
Les fantassins marchent en désordre mais peu à peu ils parvien
nent à prendre un semblant d'alignement. On voit dans l'inté
rieur du camp pendant que ces mouvements de l'infanterie s'exé
cutent, de nombreuses masses de cavalerie régulière se mettre
en branle. De vastes drapeaux sont portés par les cavaliers des
premiers rangs, toute cette troupe s'avance aux sons d'une mu
sique discordante qui ne rappelle en rien celle qui sait le soir
charmer les loisirs du maître. Voilà, assure-t-on, la Garde Impé
riale,
puis la Garde Noire particulière du Sultan. Enfin appa
raît à l'horizon le fameux parasol rond et rouge qui protège
contre les ardents rayons du soleil la tête de S. M. Chérifienne.
Le Sultan monte un superbe cheval blanc, la bride de sa mon
ture est de couleur verte, deux serviteurs guident le cheval et
deux autres agitent constamment du côté de l'Empereur, des mor
ceaux de toile blanche. De bruyantes acclamations .éclatent de
tous côtés et saluent le Chef vénéré de l'Islamisme. Le croyant
enthousiaste essaye de se frayer un passage pour toucher un
petit coin du burnous du chef de sa religion. Les coups de bâtons
de la garde particulière de S. M. Chérifienne ne suffisent pas à
arrêter le zèle fanatique de ces bons musulmans.
M. le général Osmont accompagné seulement de son aide de
camp et de son interprète se porte au-devant de l'Empereur.
Les autres -officiers composant l'Etat-Major français sont rangés
sur une ligne à la droite de nos troupes. Le Sultan passe lente
ment devant ces officiers,
-puis il s'arrête presque aussitôt qu'il
est arrivé à la .droite des compagnies de zouaves -et il demande
que quelques mouvements soient commandés. Son désir -est sa
tisfait immédiatement. Des mouvements d'armes sont ordonnés,
quelques -anœuvres sont exécutées et le tout avec une précision
qui parait frapper vivement l'esprit du Souverain. Les zouaves
défilent ensuite et la fanfare du Bataillon d'Afrique prête son
concours. Après l'infanterie, les chasseurs s'ébranlent, -exécutent
des mouvements qui,
par leur précision et leur entrain, parais
sent impressionner le Souverain, puis enfin les spahis manœu
vrent à leur tour. L'Empereur paraît satisfait. Il adresse des fé
licitations à M. le général Osmont, et ce qu'il vient de fait
comprendre pourquoi le lendemain il exprime au Commandant
français le désir que quelques officiers de notre nation soient dé
tachés dans son Empire, pour composer une mission chargée