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d'une façon non moins vivace chez les nomades d'Afri
que. Dans la basse vallée de l'Igharghar,
on voit préci
sément près de l'Oued Itel un cercle de hautes stèles en
épis, faites en maçonnerie de plâtre,
que les Oulad Moulât
ont dressé en souvenir d'un nombre égal de leurs frères
morts autrefois dans un combat livré en cet endroit. Plus
haut, dans le moyen Igharghar, à Tabelbalet, les ancien
nes populations, sans doute les ancêtres des Iforas actuels,
adoraient des pierres dressées qui ont résisté aux injures
du temps en raison de leur dureté. Elles figurent au Musée
des Antiquités algériennes. On pense qu'elles étaient
groupées sur un tombeau (i). Dans le pays des Hoggar,
Ren Hazera et Voinot ont signalé aussi de hautes pierres
dressées.
On ne doit donc pas s'étonner de voir dans cette même
région la forme de tombeau que nous signalons et qui
doit être fort ancienne.
Nous ferons encore d'autres rapprochements qui indi
quent d'autres influences, tout au moins celle de l'Egypte.
Tels marabouts d'Ouargla comme Sidi Salah et Sidi Man
sour rappellent en petit les monuments funéraires des
étrusques comme le tombeau d'Aruns, la Cucumella. Tel
autre comme Sidi Abdelkader intra muros à Ouargla est
en petit la reproduction du temple égyptien du soleil,
découvert récement près d'Aboukir tel qu'il a été recons
titué par Borchardt.
Je groupe dans ce paragraphe beaucoup de monuments
en apparence dissemblables et qui pourraient fournir la
matière d'une division en plusieurs sections distinctes,
mais tous sont réunis par ce trait commun et dominant
de l'épi dressé.
Dans l'Oued Rir, le voisinage des coupoles ogivales
aiguës a influencé quelque peu en l'exhaussant le profil
(1) G. B. M. Flamand, Idoles à tête de chouette du Sahara Cen
tral (Bulletin et mémoire de la Société d'Anthropologie de Paris).