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choix de Tarascon, comme patrie de son héros,
que le
nom de cette petite ville « avait été ramassé par lui sur
la voie de Paris à Marseille, parce qu'il triomphait, à
l;appel des stations, tomme un cri de guerrier Apache » ;
par contre c'est tout spontanément qu'il peint Rochefort
« lâchant ses plaisanteries, les dents serrées, avec la vpix
de Cham, dans le rire silencieux de Bas-deJCuir », ou
qu'il rappelle cette jolie impression :
« Vous souvenez-vous d'une chute d'avirons, au fond d'un
canot, que vous avez entendue quelque part dans un roman de
Fenimore Cooper. »
.Daudet était donc, nourri des mêmes lectures que son
cousin. Il pouvait partager jusqu'à un certain point ses
illusions, « s'imaginer à son tour », comme il l'avoue,
« qu'il allait exterminer tous les fauves de l'Atlas ». Ainsi
faisaient-ils l'un et l'autre, sur le pont du Zouave « un
beau couple de jobards » (i).
Cependant il y avait encore d'autres mobiles que la
« jobarderie » d'un coureur d'aventures et d'un chasseur
de fauves à ce projet qui menait les deux parents vers
l'autre rive de la Méditerranée. De multiples circonstances
avaient attiré l'attention du jeune écrivain sur l'Algérie,
dans les milieux qu'il fréquentait : le voyage de Th. Gau
tier,
qui avait parcouru l'Algérie en i8/|5 et qui depuis ne
cessait d'en évoquer le souvenir, les deux volumes récem
ment publiés de Fromentin : Un été dans le Sahara (1857),
Une année dans le Sahel (i85o.), le poème d'Autran sur
Miliana, réimprimé en 1857, le voyage de Flaubert en
Afrique du Nord au début de i858, le retentissement de
l'affaire Doineau dans la presse coloniale et métropoli
taine en août 1857, les projets quasi officiels depuis quel
ques années de fondation d'un royaume arabe sous la
tutelle de l'Empire français, la création d'un ministère -Je
(i)
Trente ans de Paris, passim.