1923 T.64.pdf

— 390 —
cheikhs héréditaires. Ces derniers devinrent en quelque
sorte les suzerains des sultans d'Ouargla.
Une autre conséquence du triomphe des Saïd Otba fut
le rétablissement de l'autorité turque dans le pays. En
effet, cette tribu, pour consolider sa puissance, fit appel
au gouvernement d'Alger dont elle se constitua la tribu
maghzen. Dispensée elle-même d'impôts,
elle accompa
gnait et soutenait les agents du fisc turc qui venaient de
Biskra precevoir les contributions imposées à Ouargla
et aux villages environnants. C'est à cette mesure finan
cière qui se bornait, du reste,
les affaires du pays.
l'immixtion du Beylick dans
La chute du pouvoir turc à Alger n'eut d'autre effet
immédiat que de faire cesser la perception du tribut.
Pendant plusieurs années encore, N'Goussa conserva la
suprématie sur Ouargla,
et ce ne fut que vers i84i que
cette dernière ville reprit son importance politique à, la
faveur des discordes survenues chez les Saïd Otba,
et de
l'intervention des autres tribus dans les nouveaux partis
qui se créèrent.
La tribu des Saïd Otba était, à cette époque, divisée
en trois grandes fractions : les Fetnassa, les Rahbat et
les Oulad Youssef, ceux-ci composés des Béni Mansour,
Sabrât et El Amarat. A la suite d'une querelle survenue
entre un homme des Fatnassa et un autre des Sabrât,
la tribu entière prit les armes et, se divisa en deux
camps : les Oulad Youssef d'une part, et les Fatnassa de
l'autre. Vaincus dans un combat sanglant, ces derniers
se réfugièrent à Rouissat,
près d'Ouargla où ils firent
alliance avec les Reni Thour, Mekhadma et Chambaa. Le
premier acte de ce nouveau parti fut une révolution au
sein d'Ouargla. Malgré les efforts des Béni Ouagguine,
le sultan Moulay Messaoud, créature des Béni Babia de
N'Goussa, fut renversé et remplacé par Moulay Taïeb.
Cet exploit accompli, les Fatnassa, Rahbat, Béni Thour,
Mekhadma et Chambaa marchèrent sur N'Goussa et y