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numéro du Moniteur du 16 novembre; il a plus proba
blement encore parcouru la lettre publiée dans le Moni
teur du
ior
janvier. Mais il est aussi très vraisemblable
qu'il ait réellement rencontré la caravane des nègres,
escortant leur lionne apprivoisée et qu'il se soit fait ins
truire par eux des circonstances de leur mission. La ren
contre a pu se produire aussi bien à Miliana qu'à Orléans-
ville, ces deux centres se trouvant également sur la route
que devaient suivre les nègres quêteurs pour rentre!-
marabout d'El-Bordj,
au
situé entre Mascara et Belizane. En
tout cas Daudet prit sur cet incident des notes précises et
copieuses dont il entrevoyait déjà tout le parti à tirer.
Une fois à Orléansville les deux cousins cherchèrent \
se rapprocher des débouchés naturels de l'Ouarsénis,
pour y tenter quelque excursion de chasse,
comme sem
ble l'indiquer le passage suivant de Chapatin le Tueur
de Lions : « Chapatin se promit de continuer sa route.
Mais pour se remettre de ses fatigues,
jours de congé,
il s'accorda deux
qu'il alla passer dans un caravansérail de
la plaine, autour duquel on avait vu rôder, dit-on, une
énorme panthère ».
Ce caravansérail paraît bien être celui-là même, sur
lequel Daudet s'est étendu longuement dans les Contes du
Lundi. En effet Chapatin part de cette auberge,
s'est installé, pour une chasse d'où il revient,
panique,
où il
saisi de
plus vite qu'il n'était parti. Cet affût repris et
développé dans Tarlarin constitue un des épisodes les
plus drôles du roman : mais si les circonstances pittores
ques du récit se retrouvent à peu près les mêmes dans
les deux versions,
elles sont dans Tartarin moins exacte
ment localisées : l'incident se développe quelque part
dans la plaine du Chéliff,
entre un bois de lauriers roses
et un vieux marabout, tandis que, dans Chapatin, on voit
le héros partir « vers six heures de l'après-midi » de
l'auberge où il est campé, dans les environs d'Orléans-
ville, traverser un camp de chasseurs d'Afrique qui îe