au shack

spiritualité, mais il n’était pas une vraie personne.
— Pourquoi donc ? demanda-t-il enfin. Pourquoi dis-tu que
si je te connaissais vraiment, je n’attacherais pas d’importance à
ton apparence ?
— En fait, c’est très simple. L’être transcende toujours les
apparences – qui ne sont que cela, des apparences. Quand on
commence à percer l’être que cache un visage très beau ou très
laid – ainsi que te le dictent tes préjugés – l’aspect extérieur
s’estompe jusqu’à en perdre toute sa valeur. C’est pour cette
raison qu’Elousia est un nom si merveilleux. Dieu, qui est le
fondement de tout ce qui est, vit dans, autour et à travers toute
chose, jusqu’à ce qu’il révèle sa vérité – alors, ce qui masquait
cette vérité disparaît.
Ces propos furent suivis d’un silence au cours duquel Mack
s’efforça de bien saisir le sens des paroles de Jésus. Il renonça au
bout d’une minute ou deux et décida de formuler la question la
plus difficile de toutes.
— Tu as dit que je ne te connais pas vraiment. Tu ne crois pas
que ça me serait beaucoup plus facile de te connaître si nous
bavardions plus souvent comme nous le faisons en ce moment ?
— J’avoue que ces circonstances sont un peu particulières,
Mack. Tu étais dans une impasse et nous avons voulu t’aider à te
dégager de la gangue de ton mal. Mais ne va pas croire que notre
relation est moins vraie quand je suis invisible.
— C’est-à-dire ?
— Dès le départ, mon dessein a été pour moi de vivre en toi et
pour toi de vivre en moi.
— Attends, attends une minute. Comment est-ce possible ? Si
tu es entièrement un homme, comment peux-tu vivre en moi ?
— Ahurissant, n’est-ce pas ? Voilà bien le miracle de Papa.
C’est le pouvoir de Sarayu, mon Esprit, l’Esprit de Dieu qui
restaure l’union rompue il y a si longtemps. Moi ? J’ai choisi de
vivre en tant qu’homme un instant à la fois. Je suis Dieu
entièrement, mais je suis aussi un homme jusqu’à la moelle.
Comme je l’ai dit précédemment, c’est le miracle de Papa.
Allongé dans le noir, Mack écoutait intensément.
— Je suppose que tu fais allusion à une véritable demeure
intérieure, que tu ne parles pas d’un simple point de vue
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