au shack

en avant. Aussitôt, un éclatement secoua les broussailles
derrière lui. Il se retourna d’un coup, apeuré et prêt à défendre
sa vie, mais avant même d’avoir eu le temps de presser la
détente, il aperçut l’arrière-train d’un blaireau qui grimpait la
piste au pas de course. Inconscient du fait qu’il avait tout ce
temps retenu son souffle, il exhala doucement, baissa son arme
et hocha la tête. L’audacieux Mack n’était plus qu’un petit garçon
terrorisé par la forêt. Il réengagea le mécanisme de sécurité et
replaça l’arme dans sa ceinture. « Une arme, c’est bigrement
dangereux », songea-t-il en poussant un soupir de soulagement.
Il respira lentement et profondément pour se calmer. Bien
décidé à dominer sa peur, il poursuivit sa route en s’efforçant
d’avoir l’air plus sûr de lui qu’il ne l’était en réalité. Il souhaitait
ne pas être venu aussi loin en vain. Si Dieu lui avait réellement
donné rendez-vous, il lui dirait sa façon de penser – avec tout le
respect qui lui était dû.
Après quelques méandres, il aboutit dans une clairière au
bout de laquelle, au bas d’une pente, il aperçut le shack. Il le
regarda, bouleversé, l’estomac noué par l’émotion. Rien n’avait
changé, mis à part les arbres dénudés par l’hiver et la couche de
neige qui recouvrait les alentours. Le shack lui-même paraissait
vide et mort, mais tandis qu’il le fixait des yeux il prit dans son
esprit la forme d’un visage diabolique, cruel et grimaçant qui le
mettait au défi d’approcher. Repoussant la panique qui voulait
s’emparer de lui, Mack parcourut résolument les quelque cent
mètres restants et monta les marches de la galerie.
Les souvenirs horribles de ce qu’il avait vécu la dernière fois
qu’il s’était tenu devant cette porte lui revinrent en trombe et il
hésita un moment avant de l’ouvrir.
— Il y a quelqu’un ? fit-il, sans élever la voix.
Il toussota avant de répéter un peu plus fort : « Il y a
quelqu’un ? »
Sa voix résonna dans le vide. Encouragé, il franchit le seuil et
s’arrêta.
Quand ses yeux se furent habitués à la pénombre, Mack
distingua peu à peu les détails dans la faible lumière qui filtrait
par les carreaux cassés. Dans la salle principale il aperçut les
vieilles chaises et la table, mais il ne put empêcher son regard de
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