au shack

encore un peu triste. Mais il faut dire que nous n’avons pas
encore fini…
Au même instant, Jésus et Sarayu entrèrent par la porte
arrière en riant, entièrement donnés à leur conversation. Vêtu à
peu près comme la veille, Jésus portait un jean et une chemise
bleu clair qui rehaussait ses yeux sombres. Quant à Sarayu, sa
robe fine et vaporeuse flottait à la moindre brise, au moindre
souffle des mots. Des couleurs d’arc-en-ciel chatoyaient, se
déformant et se reformant à chacun de ses gestes. Mack se
demanda si elle ne cessait jamais de bouger. Sans doute pas.
Papa se pencha pour regarder Mack dans les yeux.
— Tu soulèves des questions importantes ; nous y viendrons,
je te le promets. Mais pour l’instant, c’est l’heure de manger.
Mack hocha la tête, encore une fois un peu confus, et il
tourna son attention vers la nourriture. De toute façon, il avait
faim, et la table était pleine de bonnes choses.
— Merci pour le repas, dit-il à Papa tandis que Jésus et
Sarayu s’assoyaient à leur tour.
— Quoi ? fit-elle en se moquant un peu. Tu n’inclines pas la
tête ? Tu ne baisses pas les yeux ?
Elle retourna dans la cuisine en marmonnant et en agitant la
main par-dessus son épaule.
— Tsk, tsk, tsk. Dans quel monde vivons-nous ? Merci, mon
chéri.
Elle revint un instant plus tard avec un autre mets fumant et
appétissant qui sentait merveilleusement bon.
Les plats passèrent de l’un à l’autre. Envoûté, Mack regarda
Papa se joindre à la conversation de Jésus et de Sarayu. Il y était
question d’une famille en discorde qu’il leur fallait réconcilier ;
ce qui fascinait Mack n’était pas tant le sujet de leur
conversation que leur manière de l’aborder. Jamais n’avait-il été
témoin d’une communication aussi limpide et aussi belle entre
des êtres. Chacun semblait plus conscient des deux autres que de
lui-même.
— Qu’en penses-tu, Mack ? fit Jésus, en ayant un geste dans
sa direction.
— Je ne sais pas du tout de quoi vous parlez, répondit-il, la
bouche pleine de délicieux légumes verts. Mais j’aime beaucoup
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