au shack

L’idée du dictionnaire n’a pas duré. C’était d’un ennui mortel.
Je me suis dit qu’une bonne histoire ferait bien mieux l’affaire,
mais je n’en avais aucune. J’ai donc commencé avec la matière
que je possédais déjà, soit mes conversations avec Dieu qui
englobaient parfois ma famille et mes amis. Pendant environ
trois mois, j’ai noté ces conversations, et c’est alors que quelque
chose d’extraordinaire a commencé à se produire. Toute
l’organisation du texte se démantela pour faire peu à peu place à
un récit vivant. Il m’arrivait même de m’éveiller en pleine nuit
pour noter des bouts de dialogue. Ces conversations étaient pour
moi très réelles : je les exhumais de ma vie, surtout de mes
expériences des quinze dernières années.
En mai 2005, j’avais rempli de mon écriture plusieurs
tablettes de papier jaune de format légal et j’avais accumulé une
montagne de notes éparses : marges de journaux, fragments de
serviettes de papier, endos de coupons de caisse, etc. Un beau
samedi matin, appréhendant que le vent les disperse, je me suis
mis à transcrire mes notes à l’ordinateur. Ce jour-là, j’ai décidé
que le meilleur cadre à ces dialogues avec Dieu serait un récit. Je
n’avais toujours aucune idée du récit en question, mais l’idée me
paraissait excellente. Je me suis donc mis à inventer des
personnages et des situations dans le but d’y intégrer les
dialogues et de les mettre en évidence. Qui avait de telles
conversations avec Dieu, et pourquoi ?
Je voulais écrire pour mes enfants une histoire amusante qui
les aide à mieux comprendre leur père et le Dieu qu’il aime tant.
J’ai même eu l’idée de faire de Willie (moi-même) le
prête-plume de Mack. Et c’est ainsi qu’on pouvait lire sur ma
première page de titre : par Mackenzie Allen Phillips, avec la
collaboration de W. Paul Young. J’ai trouvé ça brillant, et je me
suis dit que ça amuserait les enfants.
Tout cela pour dire que Mack n’est pas une vraie personne.
Mes enfants devineraient qu’il est pour une bonne part une
représentation de moi, que Nan ressemble beaucoup à Kim, que
Missy et Kate et les autres personnages sont calqués sur les
membres de notre famille et nos amis. C’était parfait… jusqu’à ce
que la première version à feuilles mobiles du livre se mette à
circuler (mes amis le prêtèrent à leurs amis, et leurs amis à leurs
- 253 -