au shack

pardonnes, mais dès le troisième jour, ce ne sera plus nécessaire
de le dire aussi souvent, et ainsi de suite, un jour à la fois, jusqu’à
ce que tu l’aies absous complètement. Et un jour, tu prieras pour
son achèvement, et tu le remettras entre mes mains pour que
mon amour consume en lui le moindre vestige de corruption. Si
incroyable que cela puisse te paraître aujourd’hui, il se pourrait
bien que tu en viennes à connaître cet homme dans des
circonstances très différentes.
Mack gémit. Les paroles de papa avaient beau lui donner la
nausée, il savait dans son cœur qu’elles étaient vraies. Ils se
levèrent tous les deux. Mack allait rebrousser chemin quand
Papa dit :
— On ne rentre pas tout de suite, Mack.
Mack fit volte-face.
— Ah non ? Ne m’as-tu pas amené ici pour ce pardon ?
— Oui, mais je t’ai dit aussi que je te montrerais quelque
chose. Je t’accorde ce que tu m’as demandé. Nous sommes
venus ici pour ramener Missy à la maison.
Soudain, tout fut clair. Mack comprit quel était le cadeau de
Sarayu. Le tueur avait caché Missy dans ce paysage désert, et ils
étaient venus la chercher.
— Merci.
Il ne put rien dire d’autre. Ses joues s’inondèrent aussitôt de
pleurs comme si son corps en était rempli.
— J’en ai assez… gémit-il ; assez de pleurer et de me lamenter
comme un idiot… j’en ai assez de chialer…
— Mon petit, fit Papa d’une voix tendre ; ne dénigre pas le
pouvoir merveilleux de tes larmes. Ce sont des eaux
guérisseuses, des ruisseaux de joie. Elles sont parfois les plus
beaux mots que ton cœur puisse dire.
Mack regarda Papa en face. Jamais n’avait-il vu pareille
bonté, autant d’amour, d’espoir et de joie vive.
— Tu m’as promis qu’un jour mes larmes s’assécheraient.
J’attends ce moment avec impatience.
Papa sourit et, de ses doigts repliés, il essuya les joues
mouillées de Mack.
— Mackenzie, l’univers est plein de larmes. Mais si tu te
souviens bien, j’ai promis que ce serait moi qui les effacerais de
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