au shack

fidèle à son nom, elle flottait comme une brise tourbillonnante
dont Mack ne savait jamais dans quelle direction elle soufflait. Il
eut beaucoup de mal à ne pas se laisser distancer par elle,
comme lorsqu’il accompagne Nan au centre commercial.
Sarayu allait et venait dans le jardin en coupant des fleurs et
des herbes qu’elle donnait aussitôt à Mack. Le bouquet
improvisé, maintenant gigantesque, dégageait un capiteux
parfum. Ce mariage aromatique d’herbes et d’épices ne rappelait
à Mack rien de connu ; l’odeur en était si forte qu’il la goûtait
presque.
Ils déposèrent le bouquet dans un petit cabanon que Mack
n’avait pas encore remarqué, caché qu’il était sous un amas
sauvage de vignes, de plantes diverses et, d’après Mack, de
mauvaise herbe.
— Voilà une bonne chose de faite, dit Sarayu ; il nous en reste
une.
Elle remit à Mack une pelle, un râteau, une faucille et une
paire de gants, puis elle lévita, on eût dit, vers un sentier
particulièrement broussailleux qui semblait mener jusqu’au
fond du jardin. Ici et là, elle ralentissait le pas pour toucher une
plante ou une fleur, et toujours elle chantonnait la mélodie qui
avait tant captivé Mack la veille. Il la suivit docilement en
transportant les outils qu’elle lui avait confiés et s’efforça de ne
pas la perdre de vue tout en s’émerveillant de ce qui l’entourait.
Sarayu s’arrêta, et dans sa distraction Mack faillit la heurter.
Sans qu’il en ait eu conscience, elle avait changé de tenue et
portait maintenant des vêtements de travail : un jean orné de
motifs éclatés, une chemise, des gants. L’endroit où ils se
trouvaient ressemblait un peu à un verger sans vraiment en être
un. C’était une sorte de clairière bornée sur trois côtés par des
pêchers et des cerisiers, avec, au milieu, des buissons de fleurs
pourpres et jaunes en cascades d’une beauté à faire perdre le
souffle.
Elle montra du doigt l’incomparable massif floral.
— Mackenzie, j’aimerais que tu m’aides à dégager
complètement cet espace. Je veux y mettre quelque chose de très
particulier demain, et il faut préparer le terrain.
Sans détacher son regard de Mack, elle prit la faucille qu’il
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