au shack

Dieu est une femme corpulente de race noire avec un sens de
l’humour douteux ?
Jésus rit.
— Elle est bidonnante ! On peut toujours compter sur elle
pour les petits coups de Jarnac. Elle adore prendre les gens au
dépourvu, et même si tu n’es pas de cet avis, elle sait toujours
choisir le bon moment.
— Vraiment ? fit Mack, qui hochait toujours la tête et ne
semblait pas convaincu. Et maintenant, qu’est-ce que je dois
faire ?
— Rien. Tu es libre d’agir à ta guise.
Jésus se tut un moment avant de venir au secours de Mack
avec quelques suggestions.
— Moi, je suis en train de construire quelque chose dans la
remise ; Sarayu est au jardin ; tu pourrais aussi aller à la pêche,
te promener en canot ou aller bavarder avec Papa.
— Eh bien, je me sens un peu obligé d’aller parler avec lui…
Pardon, avec elle.
Jésus s’assombrit.
— N’y va pas parce que tu te sens obligé d’y aller. Ça ne te
rapportera rien. Vas-y parce que c’est ça que tu veux faire.
Mack réfléchit et décida que c’était précisément ce qu’il
désirait faire. Il remercia Jésus qui lui sourit, vira les talons et se
dirigea vers la remise tandis que Mack remontait l’escalier de la
galerie. Il était à nouveau seul, mais après avoir jeté un bref coup
d’œil autour de lui il ouvrit doucement la porte. Dans
l’embrasure, il hésita, puis il décida de foncer.
— Dieu ? fit-il timidement.
Il se sentait parfaitement ridicule.
— Dans la cuisine, Mackenzie. Suis ma voix.
En entrant, il regarda autour de lui. S’agissait-il du même
endroit ? De sombres pensées voulurent l’envahir et il les chassa
en frissonnant. De l’autre côté de la pièce, un couloir s’ouvrait et
disparaissait derrière un angle droit. Dans le salon, il chercha
par terre près du foyer, mais il ne vit aucune trace de sang à la
surface du bois. La pièce était décorée avec goût, ses murs ornés
de dessins ou de travaux d’enfants. Il se demanda si la grosse
femme chérissait chacune de ces œuvres comme tout parent
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