au shack

autres. J’aimerais connaître avec toi et Nan une telle relation.
— C’est pour ça qu’on est ici.
— J’aimerais que Nan y soit aussi.
— Si seulement… fit Jésus l’air songeur.
Mack ne comprit pas.
Le silence s’installa. On n’entendait que les grognements
qu’ils faisaient en lançant des cailloux, et le bruit des cailloux qui
rebondissaient à la surface de l’eau.
Comme Mack allait lancer un autre galet, Jésus arrêta
brusquement son geste et dit :
— Il y a autre chose dont j’aimerais que tu te souviennes
avant de partir.
— Avant de partir où ?
Jésus feignit de ne pas l’entendre.
— Tu ne peux pas plus inventer la soumission que l’amour, et
encore moins par toi-même. Si ma vie n’est pas en toi, tu ne peux
pas te soumettre à Nan ou à tes enfants ou à qui que ce soit
d’autre, y compris à Papa.
— Tu veux dire que je ne peux pas simplement demander
« Qu’est-ce que Jésus ferait à ma place ? », dit Mack sur un ton
un peu sarcastique.
— L’intention est bonne, dit Jésus avec un ricanement, mais
l’idée est mauvaise. Tu me diras, le cas échéant, si ça fonctionne.
Il se tut et son visage s’assombrit.
— Sérieusement, ma vie n’est pas censée être un exemple à
imiter. Me suivre ne signifie pas « être comme Jésus ». Me
suivre signifie la mort de ton autonomie. Je suis venu te donner
la vie, la vraie vie, ma vie. Nous viendrons vivre notre vie en toi
afin que tu voies avec nos yeux, que tu entendes avec nos
oreilles, que tu touches avec nos mains, et que tes pensées soient
les nôtres. Mais nous ne t’imposerons jamais cette union. Si tu
veux vivre ta vie comme tu l’entends, vas-y. Nous avons tout
notre temps.
— Ce doit être ça, la petite mort quotidienne dont parlait
Sarayu, dit Mack en hochant la tête.
— Le temps file et tu as quelque chose à faire, dit Jésus en lui
montrant du doigt le sentier qui s’enfonçait dans la forêt de
l’autre côté du pré. Suis ce sentier et entre là où il s’arrêtera. Je
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