au shack

sans la brûler, et une brise légère et parfumée caressait
doucement leurs visages.
Mack crut qu’ils emprunteraient l’un des canots amarrés aux
poteaux, mais il n’en fut rien : Jésus passa outre même au
troisième des canots et se rendit jusqu’au bout du quai, puis,
tout sourire, il se tourna vers Mack.
— Après toi, dit-il, en faisant moqueusement la révérence.
— C’est une blague ? répliqua Mack. Nous allons nous
promener ou nous allons nous baigner ?
— Nous allons nous promener. Je me suis dit que ça irait plus
vite de traverser le lac au lieu de le contourner.
— Je ne suis pas très bon nageur, et de toute façon, l’eau a
l’air mauditement froide, répondit Mack, mécontent.
Il rougit.
— Heu… je veux dire, l’eau a l’air vraiment très très froide.
Jésus semblait s’amuser fort de son malaise.
— Bon, fit Jésus en croisant les bras. Nous savons tous les
deux que tu es un excellent nageur. Si je ne m’abuse, tu as même
été surveillant de baignade. Et l’eau est non seulement
mauditement froide, elle est aussi profonde. Mais nous ne
traverserons pas le lac à la nage. Nous le traverserons à pied.
Mack saisit enfin ce que Jésus voulait dire : à pied, sur l’eau.
Anticipant son hésitation, Jésus s’empressa d’ajouter : « Allons,
Mack. Si Pierre a pu le faire… »
Mack ricana nerveusement. Pour être sûr d’avoir bien
compris, il lui demanda encore :
— Tu veux que je me rende de l’autre côté du lac en marchant
sur l’eau, c’est bien ce que tu as dit ?
— Tu comprends vite, Mack… On voit bien que personne ne
te passera un sapin… Allez, viens. On va bien s’amuser !
Et il éclata de rire.
Mack s’approcha du bord et regarda l’eau. Elle était toute
proche, mais il eut l’impression que trente mètres l’en
séparaient. Plonger serait facile, il l’avait fait mille fois, mais
comment passe-t-on d’un quai à la surface de l’eau ? Faut-il
sauter comme on sauterait sur une surface de béton, ou
enjamber le bord du quai comme lorsqu’on sort d’une barque ?
Il regarda à nouveau Jésus qui ricanait.
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