au shack

L’entrée était tout juste assez grande pour qu’ils puissent y
ramper. Ayant tiré une grosse lampe de poche de son sac à dos,
Papa se glissa le premier dans la grotte, et Mack le suivit en
traînant derrière lui le cadeau de Sarayu.
Quelques minutes suffirent pour qu’ils découvrent leur trésor
doux-amer. Sur un petit affleurement de roc, Mack aperçut le
corps de sa Missy, du moins supposa-t-il qu’il s’agissait d’elle.
Elle était étendue sur le dos et recouverte d’un drap sale à moitié
décomposé. On eût dit un gant sans main pour l’animer. Mack
savait que la vraie Missy était ailleurs.
Papa déroula le cadeau de Sarayu. Aussitôt, des parfums
vivants et délicieux se répandirent dans la grotte. En dépit de sa
fragilité, le drap sur lequel reposait le corps de Missy était
encore assez solide pour que Mack puisse soulever sa fille et la
déposer sur le lit de fleurs et d’épices de Sarayu. Ensuite, Papa
l’enveloppa tendrement et la transporta à l’entrée. Mack sortit le
premier et reçut le trésor que Papa lui tendait. Quand Papa
émergea à son tour de la grotte et reprit son sac à dos, il se
redressa. Ils n’avaient rien dit, mais Mack marmonnait parfois
entre les dents : « Je te pardonne… Je te pardonne… »
Avant de prendre le chemin du retour, Papa replaça devant
l’ouverture la pierre marquée d’un arc de cercle rouge. Mack le
vit faire, mais n’y prêta guère attention, tout entier donné à ses
pensées et serrant tendrement sur son cœur le cadavre de sa
fille.
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