au shack

parfaitement ma famille pour faire une chose pareille.
Willie était perplexe.
Mack continua :
— Et aucune des personnes qui nous connaît bien à ce point
ne m’enverrait un tel message. Je me dis que seul Dieu peut
l’avoir fait… peut-être.
— Mais Dieu ne fait pas ce genre de choses. En tout cas, je
n’ai jamais entendu dire qu’il avait adressé une lettre à
quelqu’un. Il en est certainement capable, mais, bon, tu
comprends ce que je veux dire. Et pourquoi voudrait-il te
ramener là-bas ? Il n’y a pas de pire endroit au monde…
Le silence entre eux s’épaissit jusqu’à créer un malaise.
Mack s’appuya au comptoir et garda longtemps les yeux
baissés avant de parler.
— Je ne sais pas, Willie. Au fond, j’aimerais bien croire que
Dieu m’aime assez pour m’envoyer cette invitation. Je suis si
confus, même après tout ce temps. Je ne sais que penser et les
choses ne s’améliorent pas. J’ai aussi l’impression que nous
sommes en train de perdre Kate, et cette éventualité me tue.
Peut-être que ce qui est arrivé à Missy est la punition que Dieu
m’envoie pour ce que j’ai fait à mon propre père. Je ne sais plus.
Il leva les yeux sur l’être qui l’aimait le plus au monde, à
l’exception de Nan.
— Tout ce que je sais, c’est qu’il faut que j’y retourne.
Ils se turent un moment tous les deux, puis, Willie dit :
— Alors, quand partons-nous ?
Le fait que son ami désire l’accompagner dans sa folie l’émut.
— Merci, mon vieux. Mais je dois absolument y aller seul.
— J’ai bien pensé que tu me dirais ça, fit Willie en sortant de
la pièce.
Il revint quelques instants plus tard avec une arme à feu et
des balles qu’il posa doucement sur le comptoir.
— Je me suis dit que je ne te convaincrais pas de ne pas
partir, alors j’ai pensé que ceci pourrait t’être utile. Je crois que
tu sais t’en servir.
Mack regarda l’arme. Le geste de Willie partait d’un bon
naturel : il désirait aider son ami.
— Je ne peux pas, Willie. Il y a trente ans que je n’ai pas
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