au shack

— Vous parlez de Jésus… ?
— N’as-tu pas vu les cicatrices aux mains de Papa ?
— Je n’ai pas saisi leur portée. Comment peut-il…
— Par amour. Il a choisi le chemin de la croix, où la
miséricorde triomphe de la justice par amour. Aurais-tu préféré
qu’il choisisse la justice pour tous ? Toi, mon cher juge,
désires-tu la justice ?
Elle sourit en disant ces mots.
— Non, je ne la désire pas, répondit-il en baissant la tête. Ni
pour moi ni pour mes enfants.
Elle attendit.
— Mais je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi
Missy a dû mourir.
— Rien ne l’y obligeait, Mackenzie. Cela ne faisait pas partie
des projets de Papa. Papa n’a jamais eu besoin de puiser dans le
mal les moyens d’accomplir ses desseins. Les humains ont choisi
le mal et Papa a réagi par le bien. Ce qui est arrivé à Missy est
l’œuvre du mal. Personne au monde n’est à l’abri du mal.
— Mais c’est insoutenable. Il doit bien y avoir une meilleure
solution ?
— Oui. Mais tu ne la vois pas encore. Renonce à ton
indépendance, Mackenzie. Cesse de juger Papa et accepte-la
telle qu’elle est. Tu pourras ainsi accueillir son amour au cœur
de ta douleur au lieu de le repousser avec ta notion égocentrique
de l’univers. Papa s’est insinué dans ta vie pour être près de toi et
près de Missy.
Mack se leva.
— Je ne veux plus de ce rôle de juge. Je veux mettre toute ma
confiance en Dieu.
Une grande lumière inonda la salle pendant qu’il contournait
le bureau pour se rasseoir dans le fauteuil tout simple des
débuts.
— Mais j’aurai besoin d’aide.
Elle vint enlacer Mack.
— Eh bien, on dirait que tu es prêt à prendre le chemin du
retour, Mackenzie. Oui, on le dirait bien.
Des rires d’enfants brisèrent tout à coup le silence de la
caverne. Ils semblaient provenir de l’autre côté d’une des parois.
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