au shack

de lui. Il était plus calme, mais la colère lui brûlait encore les
joues. Les deux femmes parurent ne pas s’en apercevoir.
Sarayu se hissa sur la pointe des pieds pour embrasser Papa
sur la joue.
— Comme toujours, tu arrives au bon moment. Mackenzie a
fini son travail.
Elle se tourna vers lui.
— Mackenzie, tu es sensass ! Merci pour tout ce que tu as
fait !
— Je n’ai pas fait grand-chose, fit-il, l’air de s’excuser. Je
veux, dire, regardez-moi ces dégâts…
Son regard parcourut le jardin qui les entourait.
— C’est tout de même très beau, et ça te représente, Sarayu.
Même s’il reste encore beaucoup à faire, je me sens étrangement
bien ici, je m’y sens chez moi.
Les deux femmes se regardèrent en souriant, puis Sarayu
s’approcha de lui au point d’envahir son espace personnel.
— Tant mieux s’il en est ainsi, Mackenzie, car ce jardin est
ton âme. Ce fouillis, c’est toi ! Nous y avons travaillé ensemble,
toi et moi, et avec le dessein que tu portes dans ton cœur. Ce
jardin est sauvage, et beau, et il se développe à la perfection. Il a
l’air d’un fouillis à tes yeux, mais moi j’y vois un motif en pleine
émergence, quelque chose qui grandit et qui vit – une véritable
fractale !
Ces mots eurent raison de presque toutes les réserves de
Mack. Il regarda à nouveau le jardin, - son jardin – et il y vit un
fouillis, certes, mais un fouillis grandiose et magnifique. En
outre, Papa était présent dans ce fouillis que Sarayu adorait.
Cela dépassait presque son entendement. Ses émotions
jusque-là soigneusement contenues menacèrent à nouveau de
déborder.
— Mackenzie, Jésus aimerait t’amener faire une promenade,
si tu en as envie. Je t’ai préparé un casse-croûte au cas où tu
aurais une fringale. Ça t’aidera à tenir jusqu’à l’heure du thé.
Quand Mack se tourna vers Papa pour prendre les sacs,
Sarayu le frôla et l’embrassa sur la joue. Il ne la vit pas s’éloigner.
Il crut voir sa trace, qui ressemblait à celle de la brise quand les
plantes ploient sous elle comme pour prier. Puis, ce fut au tour
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