au shack

que son père était de l’autre côté. Ici et là, les fleurs et les
animaux que Missy avait tant aimés.
Mack serra Jésus dans ses bras et, pendant qu’ils
s’étreignaient ainsi, Jésus lui chuchota à l’oreille : « Missy m’a
aidé ; c’est elle qui a choisi les sculptures. »
— Nous avons préparé l’endroit idéal pour recevoir son
corps, dit Sarayu en les frôlant. Il est dans notre jardin.
Ils déposèrent délicatement les restes de Missy dans le
cercueil sculpté, sur un lit d’herbes douces et de mousse, puis ils
le remplirent avec les fleurs et les épices du cadeau de Sarayu.
Jésus et Mack refermèrent le couvercle puis, soulevant chacun
un bout du cercueil, ils le transportèrent dehors, derrière
Sarayu, à cet endroit du jardin que Mack l’avait aidée à déblayer.
Entre un cerisier et un pêcher, parmi les orchidées et les
hémérocalles, là où, la veille, Mack avait déraciné un buisson en
fleurs, il y avait une fosse. Papa les y attendait. Quand le cercueil
délicatement sculpté fut mis en terre, Papa embrassa Mack, qui
le serra à son tour dans ses bras.
Sarayu s’avança, fit la révérence avec un grand geste des bras
et dit : « J’ai maintenant l’honneur de chanter une chanson que
Missy a écrite spécialement pour cette occasion. »
Sa voix avait les couleurs du vent d’automne ; elle imitait les
feuilles qui rougissent lentement et la forêt qui s’endort ; elle
était la nuit qui vient et la promesse d’un jour nouveau. La
chanson était celle que Papa et Sarayu avaient fredonnée à
quelques reprises, et maintenant Mack en entendait non
seulement l’air mais aussi les paroles… les paroles que sa fille
avait écrites.
Oh, souffle en moi… très fort
Afin que je respire… et vive
Serre-moi très fort pour que je dorme
Dans la douceur de tous tes dons
Ô vent, embrasse-moi et prends mon souffle
Que toi et moi ne fassions qu’un
Nous danserons parmi les tombes
Jusqu’à la mort de toute mort
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