au shack

douloureusement conscience. C’étaient des soins de routine
pour tous les patients restés dans le coma pendant plus d’un jour
ou deux, mais de le savoir ne les rendait pas plus supportables.
Au début, Mack ne sut où il était ni comment il avait pu se
retrouver dans une situation aussi malencontreuse. Il arrivait à
peine à se souvenir de son nom. Les médicaments ne lui
facilitaient pas les choses, mais il était reconnaissant à la
morphine d’apaiser quelque peu ses souffrances. Au cours des
jours suivants, il retrouva un peu plus ses esprits et il commença
à parler. Une suite ininterrompue de visiteurs, parents et amis
vinrent lui souhaiter un prompt rétablissement et peut-être
aussi lui soutirer des renseignements qu’il ne leur donna pas.
Josh et Kate lui rendirent régulièrement visite ; ils faisaient leurs
devoirs pendant qu’il sommeillait ou bien ils répondaient aux
questions, toujours les mêmes, qu’il ne se lassait pas de leur
poser.
Bien qu’on le lui ait dit à plusieurs reprises, Mack ne comprit
pas tout de suite qu’il avait été victime d’un terrible accident de
voiture à Joseph et qu’il avait passé quatre jours dans le coma.
Nan le mit en garde : il aurait bientôt plein d’explications à lui
donner, mais pour le moment son rétablissement importait plus
que ses réponses. Ça ne changeait pas grand-chose : un
brouillard épais enveloppait la mémoire de Mack ; même quand
il parvenait de temps en temps à rassembler quelques fragments
de souvenirs, il était impuissant à en faire un tout cohérent.
Il se souvenait vaguement du trajet jusqu’au shack, mais
après, tout devenait flou. Dans ses rêves, des visions de Papa, de
Jésus, de Missy jouant au bord du lac, de Sophia dans la grotte,
des jeux de lumière et de couleurs de la fête dans les prés lui
revenaient comme les éclats d’un miroir brisé. Chacun de ces
fragments le transportait de joie, mais il se demandait si c’était
vrai ou s’il s’agissait d’hallucinations dues à la rencontre entre
ses neurones endommagés ou dévoyés et les médicaments qui
coulaient dans ses veines.
Trois jours après être sorti de son coma, il s’éveilla dans
l’après-midi pour voir Willie qui le regardait, l’air bougon.
— Pauvre idiot ! grogna-t-il.
— Moi aussi je suis content de te voir, Willie, dit Mack en
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