au shack

ouge et bleu. Mais Mack n’avait retiré qu’une impression fugace
de tout cela puisqu’il ne voyait pas vraiment cette femme qui
semblait paraître et disparaître en alternance.
L’homme posa la main sur l’épaule de Mack, l’embrassa sur
les deux joues puis le serra étroitement dans ses bras. Mack le
trouva tout de suite très sympathique. Desserrant son étreinte,
l’homme recula tandis que la femme asiatique venait vers Mack
à nouveau, cette fois pour prendre son visage dans ses mains.
Elle approcha lentement et résolument son visage du sien et, au
moment où il croyait qu’elle allait l’embrasser, elle s’arrêta et le
regarda droit dans les yeux. Mack eut l’impression de voir à
travers elle. Elle sourit et son parfum enveloppa Mack,
l’allégeant du lourd fardeau qu’il portait depuis si longtemps sur
ses épaules comme un sac à dos rempli d’équipement de
camping.
Tout à coup plus léger que l’air, il crut léviter. Elle l’enlaçait
sans l’enlacer, sans même le toucher. Mais quand elle se dégagea
de lui quelques secondes à peine plus tard, il comprit qu’il ne
flottait pas, que ses pieds étaient restés tout ce temps en contact
avec le bois de la galerie.
— Ne t’en fais pas, fit la femme noire en riant. Elle a cet
effet-là sur tout le monde.
— C’est très agréable, murmura Mack.
Tous les trois éclatèrent de rire et cette fois Mack rit avec eux
sans trop savoir pourquoi et peu curieux de le savoir. Quand
leurs rires s’arrêtèrent, la grosse femme mit son bras autour des
épaules de Mack et l’attira à elle.
— OK, dit-elle, nous, on sait qui tu es, mais il faudrait
peut-être qu’on se présente. Moi, ajouta-t-elle dans un geste
harmonieux des mains, je fais la cuisine et le ménage. Tu peux
m’appeler Elousia.
— Elousia ? fit Mack, sans comprendre.
— Bon, d’accord, tu n’es pas obligé de m’appeler Elousia.
C’est juste un nom que j’aime et qui a beaucoup de signification
pour moi. Alors…
Elle appuya le menton sur son poing refermé comme
quelqu’un qui réfléchit très fort.
— Tu peux me donner le nom que Nan me donne.
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