au shack

tu viens de dire est un pur mensonge, et tu ne t’en rends même
pas compte.
Elle se pencha vers lui.
— Veux-tu que je te dise la vérité ?
Papa voulait aller au fond des choses, c’était évident. Mack
était à la fois soulagé de pouvoir aborder cette question et
presque tenté d’éclater de rire. Il n’en éprouvait pas le plus petit
malaise.
— Noooooon, répondit-il le plus lentement qu’il put. Mais
dis-le-moi quand même.
Elle sourit, puis redevint sérieuse.
— La vérité, Mack, la vraie raison qui t’a empêché d’en parler
à Nan, ce n’est pas que tu voulais lui épargner une souffrance. La
vraie raison, c’est que toi tu avais peur d’affronter les émotions
que cette révélation susciterait et en elle et en toi. Les émotions
te font peur, Mack. Tu as menti non pas pour protéger Nan, mais
pour te protéger, toi.
Il s’appuya au dossier de sa chaise. Papa avait absolument
raison.
— Qui plus est, enchaîna-t-elle, un mensonge comme celui-là
est mal aimant. Au nom de ton amour pour Nan, il a inhibé votre
relation et la relation qui existe entre Nan et moi. Si tu lui avais
dit la vérité, elle serait sans doute ici avec nous.
Mack reçut les mots de Papa comme un coup de poing en
pleine poitrine.
— Tu voulais qu’elle vienne aussi ?
— Cette décision vous appartenait à toi et à Nan. Il aurait
fallu que tu lui permettes de la prendre. Là où je veux en venir,
Mack, c’est que tu ignores ce qui se serait passé, car tu as trop
cherché à protéger Nan.
Mack se sentit encore plus coupable.
— Et maintenant, qu’est-ce que je fais ?
— Tu lui dis exactement ce qui en est. Tu sors
courageusement de l’obscurité et tu lui parles, tu lui demandes
pardon, et tu laisses son pardon te guérir. Demande-lui de prier
pour toi. Cours le risque d’être honnête. La prochaine fois que tu
te tromperas, demande pardon encore une fois. C’est un
processus, mon chéri. La vie est déjà assez vraie comme ça sans
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