au shack

précédents. Ses conversations avec les trois autres,
individuellement ou en groupe, les moments passés auprès de
Sophia, les minutes de recueillement qu’il avait partagées avec
ses hôtes, la contemplation du ciel étoilé en compagnie de Jésus,
leur promenade sur les eaux du lac. Et enfin, le clou de son
week-end : la fête de la veille et sa réconciliation avec son père.
Une si grande guérison en si peu de mots. Il peinait à tout
assimiler.
En ruminant tout cela et en songeant à ce qu’il avait appris,
Mack comprit qu’il n’en avait pas fini avec ses questions. Le
moment était mal choisi pour les poser, mais peut-être
l’occasion lui serait-elle donnée de le faire un peu plus tard. Il
savait cependant qu’il ne serait plus jamais le même, et il se
demanda ce que ce changement signifierait pour lui, pour Nan et
pour ses enfants. Pour Kate surtout.
Mais une question ne cessait de le tourmenter, si bien qu’il se
décida à briser le silence.
— Papa ?
— Oui, mon fils.
— Hier, Sophia m’a aidé à comprendre beaucoup de choses
au sujet de Missy. Et ça m’a fait beaucoup de bien de parler à
Papa. Heu… je veux dire, de te parler aussi.
Papa s’arrêta et le regarda en souriant pour montrer qu’il
comprenait sa confusion, alors Mack enchaîna.
— N’est-ce pas curieux que je ressente aussi le besoin de t’en
parler à toi ? Comme si tu étais plus… comment dire… comme si
tu étais non seulement Papa, mais aussi un vrai père, tu
comprends ?
— Je comprends, Mackenzie. Nous bouclons la boucle. Le fait
de pardonner à ton père hier t’a beaucoup aidé à voir
aujourd’hui en moi un Père. Tu n’as pas à t’expliquer davantage.
Mack sentait confusément qu’ils approchaient du terme d’un
très long parcours et que Papa l’aidait à faire ses tout derniers
pas.
— On ne peut créer la liberté sans en payer le prix, tu le sais.
Papa baissa les yeux sur les cicatrices indélébiles à ses
poignets. Elles étaient clairement visibles.
— Je savais que l’humanité que j’avais créée se révolterait,
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