au shack

la façon dont vous le faites.
— Hooo… du calme, dit Papa en revenant de la cuisine avec
encore un autre plat. Vas-y mollo avec ces légumes. Ils vont te
donner le va-vite si tu en manges trop.
— Promis, je vais faire attention, répondit Mack, la main
tendue vers le plat qu’elle avait apporté. Puis, se tournant vers
Jésus, il ajouta : « J’aime votre attitude les uns envers les autres.
Je n’imaginais pas cela de Dieu. »
— Que veux-tu dire ?
— Eh bien, je sais que vous êtes Un, et que vous êtes trois.
Mais vous vous parlez avec une telle délicatesse. L’un de vous
n’est-il pas un peu le patron des deux autres ?
Ils se regardèrent comme s’ils n’avaient jamais envisagé
pareille question. Mack se hâta de préciser sa pensée.
— Je yeux dire, j’ai toujours imaginé Dieu le Père en grand
patron, et Jésus en subalterne, sous ses ordres, vous
comprenez ? Obéissant. Quant au Saint-Esprit, je ne sais trop où
le caser là-dedans. Il… je veux dire, elle… heu…
Mack s’efforçait de ne pas regarder Sarayu.
— Quoi qu’il en soit, continua-t-il, l’Esprit m’a toujours fait
songer à un… heu…
— Un Esprit libre ? suggéra Papa.
— Exactement – un Esprit libre, mais toujours soumis au
Père. Est-ce que ç’a du sens ?
Jésus regarda Papa en s’efforçant manifestement de garder
son sérieux.
— Est-ce que ç’a du sens pour toi, Abba ? Franchement, je ne
comprends pas du tout de quoi il parle.
Papa fronça les sourcils, l’air de se concentrer très fort.
— Non. J’essaie de débrouiller ses propos, mais il m’a
complètement perdue.
— Vous savez parfaitement de quoi je parle ! dit Mack,
frustré. Je veux savoir qui commande. Il doit bien y avoir une
hiérarchie entre vous ?
— Une hiérarchie ? Quelle horreur ! dit Jésus.
— En tout cas, ce serait contraignant, ajouta Papa comme ils
s’esclaffaient tous les deux. Ensuite, Papa se tourna vers Mack et
chantonna : « Fussent-elles en or, des chaînes sont des
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