Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
partageant entre celles qui les jugent « ouvertes au dialogue » et celles qui les perçoivent<br />
plutôt comme « sourcilleuses » 165 . <strong>Le</strong> statut des unes et des autres recoupe partiellement ces<br />
opinions, les collaboratrices et les remplaçantes, souvent moins expérimentées mais surtout<br />
moins impliquées dans la bonne marche d’un cabinet, penchant donc plus pour une vision des<br />
relations jugées « purement administratives ».<br />
Ceci dit, la plupart du temps il y a, chez les infirmières libérales, une sorte de double<br />
discours : d’un côté on sait fustiger ceux et celles qui, employés des caisses, ne sont<br />
finalement que des rouages administratifs qui se cantonnent à appliquer des règles et d’un<br />
autre on reconnaît volontiers – voire on sait déployer des savoir faire en la matière – qu’il est<br />
souvent possible de discuter, de transiger. Dans les faits, on s’en doute, il y a bien des<br />
illustrations possibles de ces deux tendances, de ces deux versants. À les entendre, nombre<br />
d’infirmières ainsi sont tentées, dans un premier temps, de ne retenir de ces caisses qu’une<br />
vision où la rigidité le dispute à la verticalité, où l’insensibilité va de paire avec une<br />
méconnaissance du terrain, terrain où elles attendraient volontiers que le personnel<br />
administratif vienne prendre la mesure du travail qu’elles accomplissent, ce dont il se garde<br />
bien évidemment. Un tel point de vue réifiant tend à raisonner en termes d’étanchéité par<br />
nature d’une administration Léviathan, sûre de son bon droit, servie par des bureaucrates<br />
interchangeables et désincarnés. Au passage, il n’est pas rare de relever des allusions portant<br />
sur un personnel salarié qui finit à l’heure pile et qui a toujours autre chose à faire entre de<br />
longues pauses. <strong>Le</strong>s mêmes infirmières pourtant ne sont pas avares, la plupart du temps, de<br />
détails sur la manière dont elles savent entreprendre ce personnel des caisses, cette fois bel<br />
bien incarné, à qui on peut se plaindre, qui sait reconnaître le bien fondé de telles ou telles<br />
pratiques « border line » ou avec qui, tout au moins, on peut toujours discuter.<br />
Comment rendre compte alors, ces remarques liminaires faites, des relations entre les<br />
infirmières libérales et ces dites « caisses » ? Sur la base des propos entendus, avec en contre<br />
point quelques autres enseignements de l’enquête par questionnaire ; il est possible de<br />
souligner les lignes de force de ces interactions, pas toujours au beau fixe mais cependant, on<br />
l’aura compris, bien moins tranchées qu’on pourrait le penser a priori. Il y a apparemment des<br />
infirmières qui savent y faire, qui savent comment s’y prendre, et puis surtout il peut y avoir<br />
des différences selon les caisses, des écarts aussi entre ce qui est codifié, en référence à la<br />
NGAP, et ce que les infirmières appliquent et/ou ce que les caisses, de facto, laissent<br />
appliquer…<br />
De l’intérêt de « connaître quelqu’un »<br />
<strong>Le</strong>s infirmières libérales sont souvent face à certains dilemmes, sur la manière de<br />
coter, sur la façon de régler des situations qui traînent, à propos de divergences de vue sur le<br />
temps passé auprès de tel patient, etc. Dans un premier temps, classiquement, ces différences<br />
d’appréciation ont donné lieu, de la part des caisses, à un rapide courrier, à une notification<br />
toute administrative qu’il y a eu erreur dans la rédaction d’un imprimé, d’une dite « feuille de<br />
165 Quand 44,2 % des infirmières libérales ayant débuté avant 1970 estiment que les relations qu’elles ont avec<br />
les caisses sont « purement administratives », c’est le cas de 59,2 % de celles qui ont débuté durant les années<br />
1990. Pour autant, celles qui jugent ces relations de « ouvertes au dialogue » sont aussi respectivement de<br />
20,9 % et de 11,7 %. Par ailleurs, cet item « purement administratives » auquel se rallient environ 55 % des<br />
infirmières libérales qui travaillent à plusieurs et 52 % de celles qui travaillent seules, est retenu par 61,8 % des<br />
collaboratrices et par 65,9 % des remplaçantes qui, de fait, ont bien moins affaire aux différentes caisses.<br />
101